1. Le verrou


    Datte: 29/12/2018, Catégories: f, fh, fplusag, inconnu, hotel, cérébral, revede, Masturbation fdanus, québec, regrets,

    J’entrouvre les yeux. Je m’étire, les muscles sont un peu endoloris des sept heures d’avion de la veille. Je tends une oreille et zut ! Il pleut ! De la pluie dès mon arrivée à Paris, mais je suis décidée à ne pas me laisser abattre pour si peu. Prenant mon courage à deux mains, je file dans la douche pour ensuite manger mon petit-déjeuner. En dégustant ma tartine de confiture de prunes, je me dis que c’est la première fois depuis longtemps que j’ai autant de liberté. Entre les enfants et l’atelier, c’est rare les moments où je peux faire ce que je veux, à ma guise. Sans oublier que ce voyage d’affaires est aussi un prétexte. Je veux faire une mise au point sur ma relation avec Michel. Michel, juste à y penser j’ai l’estomac qui coince… C’est mauvais pour un petit-déjeuner ! Michel est mon conjoint depuis quinze ans. Et ce salaud m’a trompé, après tout ce temps de vie commune, avec sa collègue ! Pendant que je m’occupais des enfants, de la maison, monsieur se la coulait douce avec une autre ! Je lui en veux. Je ne suis pas capable de passer par-dessus cette aventure. Il a même eu le culot de me la présenter. Sans être belle, je sais bien qu’elle est plus jeune, plus délicate, mieux roulée que moi avec mes trois grossesses. Nos enfants forment le principal lien qui nous unit. Leur père les adore. Il ne peut pas avoir tous les défauts ! Alors avant de tout foutre en l’air, j’ai profité d’une opportunité pour rencontrer des galeristes afin de monter une exposition à Paris. Je ...
    ... commence mes visites aujourd’hui par, évidemment, le sacro-saint lieu de l’art : le Louvre. En sortant de l’hôtel, la pluie et l’humidité me donnent des frissons. Paris au début de mars ne me semble pas vraiment accueillant. Les gens dans le métro me semblent apathiques et nonchalants. Je me raisonne en me disant que c’est le temps maussade qui me donne cette impression. C’est la première fois que je visiterai le Louvre, plus habituée aux musées de nos voisins américains. Dès mon arrivée je me sens absorbée par l’histoire. Je suis un peu délinquante lorsque je visite des expositions. Je ne suis pas d’ordre précis. Je commence alors par la peinture italienne, celle que je préfère. Après avoir pris mon temps, entre les groupes de Japonais qui prennent sans cesse des photos, je me décide à visiter la peinture française. Le froid commence tranquillement à s’installer en moi, mes os sont glacés, mes cheveux encore mouillés de la pluie balaient ma nuque en me rappelant l’état lamentable dans lequel je suis. J’ai l’impression d’être une guenille. Je marche, tout en regardant les œuvres, pas vraiment convaincue, jusqu’à ce que mon regard accroche cette toile. Je la connais, tout le monde la connaît et je ne l’aime point. « Le verrou » de Fragonard est une œuvre qui sent la poudre. La représentation d’une espèce de libertinage ancien, un peu niais. Sur la toile, à ma droite on voit un couple d’amants enlacés et un jeune homme le bras allongé tentant de verrouiller la porte. À la gauche, ...
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