Le secret de Marie (1)
Datte: 07/01/2019,
Catégories:
Divers,
... quittaient au petit matin épuisés et comblés. Elle n’était pas fière de sa conduite, s’en voulait de tromper son mari, mais le plaisir qu’elle éprouvait était plus fort que tout. Un beau jour, sans crier gare, son époux fut de retour. Gabriel avait fait d’elle une femme coupable d’adultère qui risquait, par sa faute, la lapidation. Malgré les protestations, les sanglots de Marie, il décida de partir pour lui éviter d’avoir à affronter une situation impossible à gérer. Les semaines passaient, rien n’y faisait ; elle lui manquait trop, il l’avait dans la peau. Trois mois plus tard, n’y tenant plus, il revint au village. Il la guetta, s’approcha d’elle sans se faire remarquer. Quand elle le vit elle blêmit, paniqua, l’entraîna à l’écart, l’invita à la rejoindre chez elle à la nuit tombée en restant discret. Il acquiesça. Quand il arriva, elle tomba dans ses bras, le serra sur sa poitrine en sanglotant. - C’est affreux, Gabriel, c’est terrible... Je ne sais pas quoi faire... — Qu’y a-t-il ma chérie ? C’est ton mari ? — Non, ce n’est pas lui, il est reparti... J’ai fauté... J’ai mal agi et j’en paye le prix ! — Mais enfin, de quoi parles-tu ? — Je suis enceinte... enceinte de toi... Je porte ton enfant ! Le visage de Gabriel s’illumina. — C’est le signe que j’attendais. V avec moi, enfuyons-nous tous les deux. Je t’aime, Marie. Nous élèverons cet enfant ensemble. — Je ne peux pas quitter Joseph... C’est un homme bon... C’est mon mari et je l’ai trahi... — Alors tu n’as qu’à ...
... dire que ce bébé est le sien. — Mais je te l’ai dit... Il ne m’a jamais touchée... Il saura tout de suite qu’il n’est pas de lui ! — C’est un homme très pieux, n’est-ce pas ? — Il n’y a pas plus pieux que lui. — Et tu m’as dit qu’il ne te touchait pas parce qu’il te respecte trop, c’est bien ça ? — Oui, tu ne peux pas savoir à quel point il m’aime, il m’idéalise beaucoup trop. — Ecoute-moi bien... Marie l’écouta. Ce qu’il disait paraissait si extravaguant, si parfaitement dément qu’elle se demanda s’il avait toute sa tête. Quand il eut terminé, elle était affligée, le regarda les yeux écarquillés. — Si j’ai bien compris, tu veux que je lui raconte qu’un ange m’a visitée et m’a révélé que j’allais porter le fils de Dieu ? — C’est exactement ce que tu vas faire. — Et cet ange m’a aussi assuré que j’allais procréer tout en restant vierge ? — Ton mari t’aime à la folie et il est pieux, tu me l’as dit... Si tu es suffisamment convaincante, il te croira. — Joseph m’adore mais il n’est pas idiot... Et même s’il était assez stupide pour me croire, personne d’autre ne goberait une histoire pareille. — Je sais de quoi je parle, fais-moi confiance. Plus le mensonge est gros, plus les gens l’acceptent comme une vérité. — Ça ne marchera jamais... Ils ne se revirent que trente-trois ans plus tard. Marie venait d’assister, impuissante, à la Passion de son fils, quand un vieil homme voûté s’approcha d’elle. — C’est toi, Gabriel ? Où étais-tu passé pendant toutes ces années ? — Je suis désolé, ...