1. La Muse (29)


    Datte: 13/01/2019, Catégories: Lesbienne

    Retour des USA. Après ces cinq mois passés aux USA, je pensais trouver du changement à mon arrivée à Lyon ; effectivement, il y a en avait eu. Je suis tout d’abord passée voir mes parents et leur raconter presque tout sur les festivals, la peinture sur corps, mes œuvres, le Grand Canyon, la route 66. Ensuite, Caro : elle était là, accoudée au comptoir du bar, radieuse. Elle me sauta au cou, et après un gros bisou sur la bouche elle m’entraîna vers une table. — Alors, raconte-moi ton voyage ! Tu bois quelque chose ? — Oui, un truc chaud parce qu’il fait un peu froid. — Chéri, tu nous apportes un grand chocolat chaud et un café pour moi, s’il te plaît ! — « Chéri » ? Tu... — Eh oui, ma belle, je suis heureuse car j’ai trouvé l’amour. J’en étais ravie pour elle ; la vie avait pris un joli tournant. Quand Francis nous servit, je lui sautai au cou pour l’embrasser et le féliciter. — Je suis heureuse pour vous. Francis, j’espère que tu lui donnes la fessée quand elle n’est pas sage : elle aime ça ! dis-je en riant. — T’inquiète pas, Jen, on s’amuse bien. Ils étaient adorables tous les deux ; une certaine complicité se lisait dans leur regard. — Jen, il faudrait que tu ailles voir Georges ; il ne va pas bien, me dit Caro. — Qu’est-ce qu’il a ? — Je ne sais pas trop, mais il est très malade. Tu viendras un soir nous raconter ton périple, mais je pense qu’il serait mieux que tu ailles le voir en premier ; je pense qu’il t’attend. Cette nouvelle m’inquiéta énormément ; je m’enfuis au ...
    ... galop. Après une course dans les rues du vieux Lyon, j’arrivai enfin chez Georges, essoufflée. À la porte, une dame d’un certain âge, élégante et souriante, m’accueillit. — Bonjour ; vous êtes Jennifer, je suppose ? Je suis Sophie, la sœur de Georges, entrez. Le ton solennel de cette charmante dame me glaça le sang. Tout à coup je voyais le pire : il était arrivé quelque chose à Georges ! Il était là, sur son lit, le visage amaigri. À ma vue, ses yeux s’illuminèrent et il me sourit. — Te voila rentrée, ma petite Jen ! Je suis heureux de te revoir ; alors, ce voyage, raconte-moi. — Oui, Georges, je vais te le raconter. Mais dis-moi, qu’est-ce qu’il se passe ? Tu es malade ? — Je ne sais pas exactement ; les médecins font des analyses. Sa voix était toujours aussi douce, mais faible ; quelque chose ne tournait pas rond. Il fallait que je sache. J’entraînai sa sœur dans la cuisine pour l’interroger. — Dites-moi, Madame Sophie, qu’a-t-il ? — Je ne sais pas ; son médecin m’a prévenue et je suis arrivée il y a quelques jours, mais il ne veut rien me dire, cette tête de cochon... Donc, c’est vous la fameuse Jennifer ? Il m’a beaucoup parlé de vous au téléphone ; je vois qu’il ne m’a pas menti : tu es magnifique. — Merci, Madame. Vous savez, il est vraiment formidable. — Je sais, je sais, Jennifer... Appelle-moi plutôt Sophie, et on se dit « tu » : ce sera plus facile. Je me suis permis de prendre la chambre, mais maintenant que tu es de retour je vais aller à l’hôtel. — Pas question ...
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