1. À vendre


    Datte: 15/01/2019, Catégories: fh, couple, jardin, amour, vengeance, Oral mélo, policier, amourdura,

    ... des affaires à elle, mis à part son cabas ?— Non, elle n’a rien à elle, elle me doit tout ! ricane le vendeur.— Ok, c’était pour savoir, répond l’acheteur.— Mais… mais… s’exclame l’achetée. L’homme garde toujours sa main dans la sienne. Il ajuste ses lunettes de son index et sourit à la jeune femme interloquée : — Voici une affaire rondement menée, je suis content de moi. Vous venez ?— Mais… mais !— Votre petit prénom, s’il vous plait ?— V… Varina…— C’est original et peu courant. Ça vous va très bien. Moi, c’est Carol. Sans « e » au bout.— Ce… c’est original aussi…— Comme vous le dites. Ma mère est anglaise de naissance et elle aime beaucoup une certaine littérature de son pays natal. Eh bien, Varina, dites « au revoir » au monsieur et nous y allons.— Mais… mais… Et sous les yeux écarquillés de Robert, ils disparaissent dans la foule des chalands. Il faudra un certain moment pour qu’il réagisse, le billet de cent francs toujours dans la main. Il secoue alors la tête, se demandant s’il n’a pas rêvé, mais le siège pliant vide à côté du sien lui indique que non. --ooOoo-- Toujours la main dans la main, l’acheteur et son achat déambulent dans la braderie. Varina, totalement larguée, suit le mouvement sans résistance. — Belle matinée, même s’il faisait assez froid au début. Vous aviez raison à ce sujet.— Vous… vous avez tout entendu ? Depuis le début ?— Disons que vous parliez tous les deux assez fort pour que je puisse entendre. Elle rougit, bien malgré elle. Elle se reprend : ...
    ... — Et vous comptez faire quoi, là, maintenant ?— Eh bien, nous profitons de cette braderie et du soleil, puis nous rentrons à la maison.— À la maison ? Comment ça, à la maison !?— Oui, à la maison. Ne vous ai-je pas achetée, il y a cinq minutes ?— Mais… mais je dois retourner à…— Achetée et non pas louée, Varina, il y a une nuance entre les deux, voyez-vous. Louer, c’est temporaire, en effet. Mais acheter, c’est définitif.— Mais… V-vous ne pouvez pas acheter les gens comme ça !— N’étiez-vous pas à vendre ?— Mais… mais quand même ! Ce… c’était…— Ce fut une très belle transaction, une très bonne affaire, je l’avoue. Et il continue imperturbablement sa route avec une jeune femme complètement dépassée par les événements. De son côté, le dénommé Robert a repris ses esprits, mais il n’ose pas quitter son étal, par peur du vol. Il regarde alors le billet de cent francs qu’il a toujours en main, totalement dubitatif. — Bah, se dit-il, elle est toujours revenue à chaque fois que je l’ai foutue dehors ! Ce ne sera qu’une fois de plus… Mais voilà, cette fois-ci, Varina n’a pas été mise à la porte, elle a été, purement et simplement, vendue. Ce qui risque de changer la donne… --ooOoo-- Varina et Carol arrivent à présent à proximité d’une barrière qui indique la fin de la braderie. À peine vingt minutes se sont écoulées depuis l’achat… C’est elle qui prend la parole : — Écoutez, Carol… je ne sais même pas votre nom de famille !— Moi non plus… Carol Pentiez, avec un zed à la fin.— Varina ...
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