1. Ballot


    Datte: 27/01/2019, Catégories: fh, jeunes, jalousie, cérébral, noculotte, odeurs, regrets, extraconj,

    ... une preuve de son attachement. Elle est charmante. Hélas René est passé par là. D’autres peut-être aussi. Elle se dit prête à m’attendre. Serait-elle une épouse fidèle ou son tempérament la poussera-t-il à l’adultère ? Certaines images s’effacent difficilement. Jeanne, tendre jeune fille, idéaliste, romantique, rêveuse la tête dans les étoiles. Si vite amoureuse, sait-elle vraiment ce qu’est l’amour ? Jeune, si fraîche, si jeune, trop jeune peut-être ? Elle n’a pas la présence physique des femmes plus mûres. Un minois frais, des années de patience, trop d’attente, pour quel résultat ? — Tu es bien silencieux. À quoi penses-tu ? À moi ? Tu veux venir prendre un dernier verre chez moi ? Ça me ferait plaisir. Ne crains rien, je ne te violerai pas, sauf si tu l’exiges. Je sais être correcte et pour toi je vais changer ma vie. Je m’en veux de t’avoir scandalisé avec René. Que celui qui n’a jamais péché me jette la première pierre. Tu n’as jamais eu de copine ?— Si, j’en ai eu deux. On me les a "empruntées" et on a oublié de me les rendre. Je les aimais bien. Au départ de la deuxième j’ai été très malheureux. Elle était insouciante, inconsciente de ma douleur.— Tu as fait l’amour avec elles ?— Tu veux tout savoir. Eh bien oui, plusieurs fois avec la seconde. Nous étions timides tous les deux. Elle m’avait juré qu’elle épouserait son premier. J’étais trop doux, pas assez hardi, je ne sais pas. Un jour je l’ai vue en train d’embrasser un autre garçon, si fort, si longtemps. J’ai ...
    ... pleuré. Elle avait voulu comparer, ce n’était rien, pas grave : On n’achète pas un chat dans un sac, s’excusait-elle. Elle a pris goût à faire des comparaisons, je l’ai constaté avec désespoir et colère. Nous avons rompu. Depuis je n’ai plus fréquenté de fille. Tu as été la première à me troubler et à me rendre de l’espoir lorsque tu m’as invité à ce bal.— Dans ce cas, où est le problème ? Ah ! C’est vrai, mon problème s’appelle René. Mais tu as vu, c’est fini. Tu entres ? Je me laisse tenter. L’appartement est petit mais coquet et bien entretenu. L’hôtesse me sert un alcool, me prend les mains, me fixe dans les yeux. D’un mot, je le sens, je pourrais décider de notre avenir. Une étincelle peut mettre le feu. Elle attend, j’hésite trop longtemps, parce que ce serait déloyal. Je me lève pour m’en aller. Un bisou chaste sur la joue, le deuxième se perd en route. C’est très rapide, mais c’est sur la bouche. Qui l’a voulu ? Qui accusera l’autre ? Un dernier sourire un peu gêné : je me sauve. Je tremble, je bous. Le salut est dans la fuite. Elle en brûlait d’envie ; et moi donc. Ça m’aurait décongestionné. Mais Jeanne ? *** Au détour des couloirs de l’usine, chaque jour je rencontre Jenna. Elle est partout. À droite, à gauche, devant, derrière, elle surgit quand je ne l’attends pas. Chaque fois elle me salue et en profite pour une accolade. Chaque fois le contact de ses bras, de ses seins jette en moi le même trouble. Chaque fois ses yeux appuient ses « Je t’aime » glissés à l’oreille ...
«1234...8»