1. Lisa et la vie de Château (1)


    Datte: 30/01/2019, Catégories: Divers,

    ... et, en garant ma voiture, j’ai vu la piscine, un ancien lavoir aménagé, et la terrasse surplombant le parc où la table était dressée. J’ai garé ma voiture à côté de celle qui était dans la cour puis je me suis avancée vers le perron. Une dame d’une soixantaine d’années est venue à ma rencontre avec une tenue de servante : robe noire mi longue et tablier blanc immaculé. Elle m’a salué et m’a demandé de la suivre. Nous sommes passées par l’escalier qui mène directement à la terrasse et, de là, j’ai aperçu le fleuve, une forêt et les vignes qui entourent le domaine. « Madame, puis-je vous proposer un rafraîchissement, Mme de Siennes va arriver. Elle s’occupe de ses fils et en a encore pour quelques minutes. Asseyez-vous, je vous prie ! » Je lui ai souri. « Non, merci, je préfère admirer le paysage. C’est tellement beau, mais je veux bien un verre d’eau pétillante, si vous avez. » « Oui, madame, voilà ! » Elle m’a donné un verre de Vichy bien frais et j’ai profité du point de vue et du calme. Un hennissement, quelques chants d’oiseaux, le bruit d’une voiture au loin ont troué le silence. J’étais bien. En fait, tout le monde rêve d’une maison comme celle-ci, moi la première. Il faisait bon, il avait fait chaud toute la journée et la fraîcheur du soir n’était pas encore arrivée. La terrasse était grande, avec un sol en vieux pavage comme ces grandes places historiques du centre ville et des torches allaient éclairer la table parfaitement dressée avec un chandelier d’argent au ...
    ... milieu, des fleurs, une vaisselle choisie et des couverts en argent. Une très belle table ! J’en étais là quand j’ai vu lamaitresse de maison arriver sur la terrasse. Une femme plus petite que moi, âgée de 50 ans environ, les cheveux blonds, bien coiffée, habillée d’un petit tailleur de coton et d’un corsage léger. Elle portait de beaux bijoux, notamment une bague « Lalique » et un collier en or et diamants magnifiques. Elle m’a semblé un peu enrobée mais avait dû être très belle. La ménopause l’avait épaissie et elle cherchait visiblement à lutter contre cet embonpoint récent, sans trop de succès. Un joli sourire, de belles dents, des lèvres bien dessinées. J’étais admirative. Elle est venue prendre ma main pour me saluer. « Bonsoir, Lisa, merci beaucoup d’avoir accepté mon invitation. Je vais passer une soirée plus gaie, grâce à vous. Je m’ennuie tellement, je n’ai pas d’amies, je ne peux sortir que trop rarement à cause de l’état de mes pauvres fils. Ils m’accaparent, je suis leur mère, leur infirmière et, malgré les aides à domicile, je ne peux pas toujours faire face et me libérer est difficile. » Arnault m’avait parlé de ses fils, Joslin et Quentin, tous deux frappés par des anomalies génétiques graves qui en avaient fait des sortes de monstres de foire, des « Freaks » dignes de figurer dans ce vieux film qu’Arnault m’avait montré un soir. « Il faut que je vous parle d’eux. Cela m’aide d’en parler et je tiens à le faire maintenant, pour être tranquille, et je vous propose ...
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