Linda et le Airbnb - Histoires de Sexe

Linda et le Airbnb

... est fait. Ce « Voilà qui est fait » sonna à mes oreilles comme un tocsin annonçant une fin de rencontre, il me fallait réagir pour agir… — Super… Voulez-vous… boire quelque chose avant de vous sauver ?— Oh oui… bien volontiers, un verre d’eau ne serait pas de refus… Aussitôt demandé, aussitôt servi. Me voilà revenant m’installer près de mon hôtesse avec deux verres d’eau… Et, tel un benêt de base, de l’interroger mollement, avec un maximum d’empathie sur l’état de sa grossesse, son terme, le sexe de l’enfant et la joie que cela pouvait représenter pour son foyer… bref, la litanie des clichés en pareille situation… Mais voilà qu’elle lâchait, imprudente… — Non, le père n’est pas au courant, il est parti juste après et je ne l’ai jamais revu depuis… Gloups ! Une fille-mère… bourgeoise, enfin habillée comme une bourgeoise, mais fille-mère ! Quelques secondes de réflexion, question de reprendre contenance et lui offrir le visage d’un mâle « responsable » pour lui faire oublier le visage (si seulement elle s’en souvenait !) du géniteur pour enchaîner… — Pas de père ? Un autre homme pour s’occuper de vous ?— Ben, non… Tant pis, hein ? me répondit-elle dans un grand éclat de rire, et d’ajouter : l’époque des couples légitimes père/mère me semble révolue. C’est aussi notre liberté, à nous les femmes… Vlan… Je pris cette dernière phrase en pleine figure. La figure d’un horrible macho… traditionaliste… voire même réactionnaire… Mais je ne voulus ni m’estimer vaincu ni m’estimer ...

... humilié. Alors dans un geste naturel, je lui enveloppai le genou avec ma main et en la regardant droit dans les yeux rieurs, je lâchai : — Vous avez bien raison, ne dit-on pas qu’il faut mieux être seul que mal accompagné… Et aujourd’hui, on est souvent plus mal accompagné qu’on ne le croit. Pourtant, une femme enceinte… Humm… comment vous dirais-je ? C’est un vrai fantasme pour de nombreux hommes qui, pour certains, mettraient leurs épouses ou compagnes enceintes rien que pour satisfaire ce fantasme – ou cette recherche régressive… Voilà ! Je venais de me lâcher à mon tour, et tant pis si je devais prendre une claque ou un bide… Linda, sans bouger, sans enlever ma main qui restait – pour l’instant – sagement posée sur son genou, me regarda soudain plus profondément. Ses grands yeux noirs étaient soudain devenus sérieux. Presque trop sérieux. — Vous voulez dire que mon corps vous fait fantasmer ?— À l’évidence… oui… Franchement, oui ! Elle resta quelques secondes silencieuse, dubitative… — C’est curieux… nous sommes déformées, le ventre est loin d’être attirant, les seins, je vous en parle même pas, ils reposent les trois quarts du temps sur le haut du ventre. Les jambes sont des poteaux, on a l’impression de sentir fort et je ne vous parle même pas des nausées, des envies de faire pipi en permanence et de toutes ses joyeusetés quotidiennes…— Arrêtez… ne soyez pas aussi dure avec ce moment si particulier… ni avec vous ni avec votre corps. Vous êtes… Mais dois-je vous le dire ?… vous ...