Suite de mariage - Histoires de Sexe

Suite de mariage

... documents en ma possession et cela a demandé du temps. Qu’auriez vous dit si j’étais venu vous exposer tout ça ? Georges aurait eu beau jeu de dire qu’il croyait sa femme morte, ce qui était vrai, mais aussi de nier tous le reste. Je pense que c’est probablement lui que vous auriez cru. Il fallait donc que je vous le prouve. Croyez que je suis désolé de ce que je vous ai fait subir.— Je… Je vous comprends. Perrine se tourne vers Sofia : — Ainsi, vous êtes mariée avec lui.— Oui je n’avais pas 17 ans quand je l’ai rencontré. Je suis tombée amoureuse. Je suis devenue sa maîtresse et peu après je suis tombée enceinte. Il m’a alors épousée, mais plus par crainte du qu’en-dira-t-on que par amour, mais je m’en étais pas aperçue. Quand le repli a été organisé j’en étais à mon cinquième mois, il m’a fait embarquer sur un camion, m’a dit qu’il partait en avant-garde et je ne l’ai jamais revu… jusqu’à aujourd’hui. Quand toute la colonne a été massacrée hommes, femmes, enfants à coups de fusil, de mitrailleuses, de grenades et d’obus au phosphore, mon camion qui avait eu une panne était un peu à la traîne. J’ai le temps de sauter du camion avant qu’il soit frappé par un obus, mais j’ai été brûlée au visage par du phosphore. Deux soldats m’ont poussée dans le sous-bois et ont attiré l’attention sur eux. Quand les ennemis ont remonté la colonne pour achever le nettoyage, ils ne m’ont pas vue. Je suis restée terrée. Les bouchers ont fini par partir, mais je ne m’en suis pas aperçu. ...

... J’avais perdu conscience. Quand le lendemain le commandant et ses hommes sont arrivés sur les lieux ils m’ont entendue gémir, m’ont soignée au mieux et portée jusqu’au Guatemala où j’ai été admise dans un hôpital.— Je vous aiderai, tous mes avocats vous aideront, on va lui faire payer. On le frappera là où ça lui fera mal : au porte-monnaie. Il crachera au bassinet pour la bigamie, il crachera pour l’abandon de sa femme, il crachera pour sa fille. Je mettrai tout en œuvre pour lui casser les reins et il ne s’en remettra pas. Il faudra qu’il explique d’abord pourquoi il n’a pas recherché sa Sofia ou comment il la savait morte et je le vois mal déclarer qu’il le savait parce qu’il l’avait envoyée à la mort sa femme enceinte. Le commandant se dit que l’avenir de Georges s’est obscurci d’un coup. L’héritière va planter les crocs dans l’objet de sa haine et ne le lâchera plus avant qu’il soit exsangue. De fait les semaines suivantes s’avèrent des plus délicates pour Georges Couthon. Les deux femmes sont devenues des amies qui se voient régulièrement pour discuter de l’avancement des procédures. Perrine ne s’arrête pas là elle décide aussi de passer des contrats avec la société d’artisanat du bois qu’a créée le commandant Bernard Laryag et où il emploie une demi-douzaine de survivants centre-américains qu’il n’a pas voulu abandonner et qu’il a fait venir en France. Pour la remercier il l’invite un soir au restaurant. Il passe la prendre à 20 heures. Au cours de la conversation elle lui ...