Là où tout commence...
Datte: 05/02/2019,
Catégories:
fh,
fplusag,
Collègues / Travail
médical,
revede,
odeurs,
... un peu embêté, s’excusa-t-elle. Je décidai de mentir : — Non, non rien de grave. J’avais la tête dans l’assiette. — Tu es gentil… dit-elle en souriant. Elle avait souri… dévoilant le rose de ses gencives et de petites dents à la blancheur immaculée, à nouveau tout son visage s’était éclairé de bienveillance. Son français imparfait, avec ses "r" roulés et ses genres confondus résonnait encore dans ma tête. Elle me regarda de face pour la première fois, le sourire aux lèvres pendant quelques secondes qui suffirent à me plonger à nouveau dans un état d’excitation proche de celui éprouvé à la vue de sa chevelure. Et, chose nouvelle, je la sentais s’ouvrir à moi, elle n’était plus inaccessible, la transe qui s’était emparée de moi n’en était que plus profonde et sans m’en rendre compte, je la dévorais à présent des yeux. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, comme la première fois elle se ravisa, effaça le sourire de son visage et se leva d’un bond, prétextant avoir oublié ses tuniques en lingerie. Elle fila sans se retourner. Elle remonta vingt minutes plus tard, sans rien dans les bras. Je ne lui posai aucune question quant à ce qu’elle était soi-disant partie chercher. C’est elle à présent qui semblait terriblement mal à l’aise. Je pris l’initiative de dissiper cette tension en parlant des problèmes que nous posaient certains patients. Nous parlâmes une demi-heure et l’effet escompté se produisit. Elle se détendit à nouveau, et sans s’en apercevoir, elle commença à se ...
... livrer : ses parents âgés en Albanie qu’elle allait revoir pour la première fois depuis son départ, ses enfants qui lui manquaient terriblement mais qu’elle retrouverait dans un mois, l’intégration difficile de son mari et surtout le dégoût que lui inspirait le quartier HLM qu’elle habitait. Et elle souriait encore et toujours, elle ne semblait plus effrayée par mon regard et de mon côté je faisais en sorte que celui-ci ne soit pas trop insistant malgré l’effet hypnotique qu’elle exerçait sur moi. Puis, de fil en aiguille, nous échangeâmes nos impressions sur telle ou telle collègue de travail, sur la ville, sur la chaleur du mois de juillet. Nous fûmes interrompus par l’arrivée de l’équipe de nuit. Après le compte-rendu du déroulement de la journée nous prîmes tous deux l’ascenseur pour descendre au vestiaire. Un sourire détendu ne quittait plus son visage, je ne l’avais jamais vue ainsi. Dans le couloir du sous-sol elle me souhaita bonne nuit et, chose exceptionnelle, elle me salua d’une poignée de main. Ce premier contact physique me combla de joie. En me dirigeant vers mon vestiaire je jubilais intérieurement, il m’avait fallu une seule journée pour faire ce qui me semblait impossible le matin même : fendre la glace qui me tenait à distance de Nathalia. Elle me héla alors que je m’apprêtais à entrer dans le vestiaire des hommes : — J’ai été très contente de travailler avec toi, me confia-t-elle, excuse-moi de t’avoir embêté avec mes histoires.— Non, non (je ne voulais pas ...