1. Spermatozoïde en détresse (2)


    Datte: 07/02/2019, Catégories: Divers,

    ... voilà, il est là ! Une nouvelle giclée de sperme le ramène complètement à lui ; il est robuste et cherche à pénétrer à nouveau dans l’œuf. Il est vraiment perspicace ; ce genre de spermatozoïde est de la véritable graine de sportif, tout dans les muscles ! Actionnons l’accrochage automatique du scanner et poussons le zoom au maximum pour le suivre et lire dans ses neurones ce qu’il s’y passe, car il semble vouloir tenter quelque chose. Nous décryptons les signaux électriques émis par ses trois neurones : « Et merde, quel con, je me suis fait avoir par des gonzesses ! » se dit-il. Bien visiblement, il n’aurait pas fait un intellectuel : trop grossier ! Il bouge, se redresse, regarde autour de lui ; sur l’écran, les signaux forment des pics qui nous indiquent qu’il cherche une solution. Face à lui, le gland au bout de la verge vient encore de lui envoyer en pleins neurones une giclée de ce jus collant ; il est là, immobile. Il réfléchit et pense avoir trouvé : il doit retourner au point de départ pour retenter sa chance. « En attendant, je vais m’entraîner. » pense-t-il. Il est retourné à l’intérieur de la verge et attend, pas longtemps ; elle bouge, il s’accroche. Il fait jour et froid : elle vient de sortir et rentre dans l’anus de la femelle. Brutalement, la nuit et la chaleur sont revenues ; il est perdu ! L’écran nous traduit ses sentiments, ses craintes et ses espoirs. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il n’est pas au bon endroit pour arriver à ses fins : l’homme encule la ...
    ... femelle. Ah, ce n’était pas prévu ! Notre spermatozoïde Y nage dans le flot de sperme qui vient de l’éjecter. Son angoisse revient. L’ovule a complètement disparu ; il la cherche et ne la trouve pas. Déçu et au bord de l’épuisement, il décide de faire demi-tour et sort du rectum. Nous voyons de nouveaux signaux : le désespoir l’envahit ; que va-t-il faire ? Ses trois neurones défaillent ; il se trouve indigne de ne pas avoir accompli sa mission : il devait devenir un petit garçon, puis un homme puissant ; une machine de guerre, en quelque sorte. Ce qui le désole le plus, c’est d’avoir été battu par un X, une fille ! Lui, si fort, si puissant, et macho en plus : il a honte. Il lui est maintenant devenu impossible de continuer ainsi ; il prend une grave décision : mourir pour garder sa dignité. Tel un samouraï sans sabre, il va se jeter dans le sphincter et mourir mais un pet le projette dans un univers à onze dimensions ; nous le suivons toujours grâce à notre scanner. Ses neurones divaguent. Au dernier moment, il repère une corde, cet élément infiniment fin et de longueur finie dont chacun des modes de vibration correspond à un hadron, élément décrit par Nambu, Nielsen et Susskind. Dans un sursaut de volonté, il enroule la corde à la jonction des ses trois neurones et se pend. Sur l’écran, plus un seul signal ; le scanner ne répond plus. Nous venons de perdre le spermatozoïde Y : il s’en pendu dans les abîmes profonds de la onzième dimension. — Maître Lioubov, votre théorie ...