Ode à la robe d'un soir
Datte: 12/02/2019,
... l’étoffe glisser doucement sur sa peau, effleurer ses formes, les souligner ou, au contraire, les transformer. Quelle chance, c’est sa taille, précisément. — Les cabines sont par là ?… Oui bien sûr, les robes, j’en essaie deux ou trois… Au fond d’elle-même, cependant, elle sait déjà que c’est celle-là. L’autre est belle aussi, bien sûr, et cette troisième assurément, mais il suffira d’un essai, juste un moment et soit la robe sera pour elle, soit elle quittera la boutique définitivement. Dans la cabine, derrière le rideau, elle se dévêt prestement. Il fait chaud mais elle frissonne pourtant. Une pointe de nervosité ? L’angoisse du moment ? Dans la glace elle voit son reflet, ses sous-vêtements, sa chaînette et le pendentif doré, les boucles d’oreilles assorties. Elle décroche la robe, celle qu’elle veut, celle-là d’abord, parce que si elle ne va pas, les autres n’iront pas, et si elle convient, les autres iront moins bien. L’étoffe se déploie, glisse dans un léger bruissement. Du bout des doigts, elle ajuste le vêtement, lisse le tissu sur sa peau nue, en de souples mouvements. Qu’il est frais, qu’il est doux, le contact de la robe neuve sur la soie de son épiderme ! Elle pivote, se contemple dans la glace, derrière et devant, de côté, levant le talon, pliant le genou, se déhanchant, tournant sur elle-même pour apprécier la valse du vêtement. Elle soulève ses cheveux, vérifiant au passage la netteté de sa peau sous ses bras, les laisse retomber, secoue ses mèches ...
... ébouriffées. Elle se tient la taille, apprécie la chaleur de ses paumes au travers de la minceur de l’étoffe, s’imagine déjà dansant, sentant autour d’elle le contact léger des mains de son cavalier. Elle sourit, baisse les paupières, soupire gentiment. Quel homme n’aurait envie de caresser la robe, de lisser le tissu ou de le froisser sous ses doigts, doucement ? Saura-t-il retenir ses mains, les empêcher de glisser des hanches de cette douce et belle cavalière vers la courbe de ses reins ? Pourra-t-il faire autre chose qu’étirer les bras et serrer contre lui cet être tiède et frémissant ? Résistera-t-il à cette provocante féminité ? Dans l’étroite cabine, face au miroir, elle s’étire voluptueusement, pose les mains sous sa poitrine, les laisse glisser le long de son corps, les pose en haut de ses cuisses, d’un seul mouvement. Elles se rejoignent, alors la belle se penche, sourit à son double dans la glace en retenant le bas de sa robe comme la star de ciné au-dessus de la soufflerie. Le pendentif doré oscille au bout de la chaînette, tel un pendule indiquant un chemin vers les globes satinés agrémentés d’un nuage d’eau de parfum. Elle se redresse, refusant de s’arracher trop brutalement à sa rêverie. Elle enlève doucement la robe, en la faisant lentement glisser vers le haut en une langoureuse caresse sur sa peau, comme le ferait un partenaire imaginaire pour la dévêtir amoureusement avant de poser ses lèvres gourmandes sur sa poitrine en feu. La robe s’en va, dans un dernier ...