1. Elle et Elle (10)


    Datte: 16/02/2019, Catégories: Lesbienne

    ... les résumer ? J’avais l’impression que mon amante était absolument partout. Elle était dans mes oreilles, à me soupirer des cochonneries ; elle était dans mon sexe, à faire grimper la joie ; elle était dans mon cul, à me faire subir des folies ; surtout, elle était dans ma tête, dans mon corps. J’étais possédée. À elle. Entièrement. C’était tout, c’était bien, c’était trop. Les sensations étaient trop diverses, trop intenses. Je saturais. Je criais aussi, je tapais contre la paroi de la cabine de douche, je suppliais ma copine d’arrêter et de continuer, l’un après l’autre, parfois les deux en même temps. Puis, à force de subir un tel assaut à géométrie variable, je finis par comprendre un peu mieux ce qui m’arrivait, à faire la différence entre ses caresses, à mieux profiter de ma toute première sodomie, si amoureusement administrée que c’était à peine si je ressentais de la douleur, tout juste une sorte d’étranglement existentiel qui, franchement, n’était pas désagréable. Et c’est lorsque je parvins enfin à m’y retrouver dans les sensations que je pus m’autoriser à ouvrir les vannes du plaisir. Le vrai, le grand, le démentiel. Il ravagea tout sur son passage, le salaud. Il s’empara de mon corps, chaque muscle, chaque veine, chaque nerf, et réarrangea tout ça selon sa fantaisie, me tordant en deux sous l’effet de l’extase, alors que, tout au fond de moi, quelque chose craquait sournoisement et laissait entrer l’ouragan qui dévasta ma retenue, ma pudeur, mes à-priori, pour ...
    ... les remplacer par un affolement des sens, une ferveur orgiaque qu’aucun mot ne semble capable de décrire. Pendant un instant infime, je n’eus pas un orgasme, je fus un orgasme, transfigurée par un plaisir si total, si polymorphe, qu’il me laissa transformée, abandonnée à l’embrasement de mes sens. Ça ressemblait beaucoup au bonheur. Ce fut là, seulement, que finalement, je m’effondrai. Mes dernières forces s’évacuèrent en un cri et, alors que Laetitia retirait ses doigts de mon anus, je glissai contre la cabine de douche, guère plus vive qu’un mollusque, tombant à terre dans l’eau de l’écoulement, anéantie par un bombardement de sensations plus dingue que tout ce que j’avais connu jusque-là, dans ma petite vie sans doute trop sage. J’étais à terre, nue, assise, essoufflée, les yeux vitreux, pas capable de grand-chose à part sourire et goûter les émotions contrastées que mon amante venait de faire naître en moi. Elle ne tarda pas à me rejoindre. Elle vint s’asseoir avec moi, et elle et moi, nous nous emboîtâmes, assises l’une dans l’autre, mes jambes autour de ses jambes, nos bras autour de nos corps dénudés, et le pommeau de douche qui n’avait pas arrêté de baptiser notre étreinte. « Merci… Merci… Merci… » dis-je à celle qui venait d’ouvrir une porte de plus dans le labyrinthe de ma sexualité. Le temps de reprendre notre souffle, on s’échangea une série de bisous tendres, du bout des lèvres, sur le nez, la bouche, les pommettes, les sourcils, le menton. Les mots d’amour ne ...