1. Bal masqué (6)


    Datte: 19/02/2019, Catégories: Transexuels

    ... plus rapprochés. Fellations, cunnilingus, soixante-neuf, levrette, missionnaire, sodomie pour finir en éjaculation faciale. J’osai terminer la séquence en mode selfie où je léchai le sperme sur la figure de Joëlle avant un clap de fin sur un baiser poisseux. — On dirait que tu as fait ça toute ta vie ! dit Patrick après avoir regardé le film en accéléré. On n’en espérait pas tant. Patrick rangea la carte mémoire en lieu sûr et nous allâmes nous coucher. Après le démaquillage et le retrait de mes faux-ongles qui, de toute façon, n’auraient pas survécus à ma journée de travail, je dormis dans la chambre d’ami. Malgré les encouragements rassurants de Joëlle, je pensais toujours qu’aller au travail en fille n’était pas une bonne idée. On en avait beaucoup parlé durant le week-end. Et la réponse était toujours la même : — Soit tu ne le fais pas et tu le regretteras, soit tu le fais et ça passe, soit tu le fais et ça casse. Mais au moins tu auras essayé. Et après tout, qu’as-tu à perdre ? Tu ne vas pas passer ta vie à ranger des yaourts ? Joëlle avait bien sûr cent fois raison. N’empêche … La veille, Patrick m’avait accompagné chez moi pour que je récupère quelques tenues plus conventionnelles. Léa continuait de m’approvisionner en vêtements et j’avais déjà pas mal de choses de saison. Je pris quelques pantacourts et autant de hauts. — Tu devrais prendre ça aussi, dit Patrick en ramassant un short en jean tombé par terre. — Ce n’est pas une bonne idée, dis-je en reconnaissant le ...
    ... vêtement. Je l’avais déjà vu sur Léa et même Maman l’avait trouvé un peu trop olé-olé. Et pour cause, il recouvrait à peine les fesses. — Mais j’ai très envie de te voir dedans, insista Patrick avec un regard lubrique. Je l’ajoutai à la pile. Je me levai d’humeur chafouine, angoissé par la réaction de mes collègues. Joëlle me maquilla. J’étais trop stressée pour faire un trait d’eye-liner correct. Puis elle me déposa devant le supermarché et repartit aussitôt. Après un longue minute d’hésitation, je pris une grande bouffé d’air frais, mon courage à deux mains et avançait vers l’entrée du personnel. Comme je m’y attendais, mon entrée dans les vestiaires jeta un froid. Martine s’avança et me dit que je n’avais rien à faire ici et je devais attendre l’ouverture du magasin à huit heures et demi. — Je suis Thomas, dis-je d’une voix blanche — Thomas ? répéta Martine incrédule. Elle se secoua la tête comme pour effacer un mauvais rêve. — Je crois que tu nous dois quelques explications. Et je racontais ma vie. Enfin, ce qui pouvait être raconté. — Bon, bon, dit-elle. Admettons. Sinon, je te présente Ahmed, il te remplacera. Je te laisse lui monter le métier. Les deux jours qui suivirent se passèrent entre mise en rayon et questionnement sur ma transidentité. Pourquoi ? Comment ? Et après ? Et après ? Je n’y avais pas vraiment songé, trop contente de profiter du temps présent. Ma dernière punition m’avait appris à ne pas remettre à plus tard ce que je pouvais faire le jour même. 13- ...