1. Bal masqué (6)


    Datte: 19/02/2019, Catégories: Transexuels

    ... Toujours est-il que Sarah fut acceptée plus ou moins joyeusement, voire avec une certaine défiance pour d’autres, comme un monstre que l’on devait enfermer. Martine me demanda de déménager mon casier vers celui des femmes, outrepassant quelques vetos et critiques. Mes dessous sexy pouvaient affoler la gent masculine. Les esprits s’apaisèrent et Thomas était oublié au profit de Sarah. Finalement, Joëlle avait eu raison. Comme toujours. On était vendredi. Je n’avais plus que deux jours à tirer avant les vacances. Je m’étais changé, troquant mon pantacourt contre un pantalon de toile épais et mes sandales compensées contre des chaussures de sécurité. — Sarah, Marie ? appela Martine. Ma collègue et moi approchâmes. — Marie tu feras le rayon vêtement et toi Sarah, la parfumerie. Sylvie ne viendra pas ce matin car elle accompagne son fils à la gare. Sarah, tu peux garder ta tenue de ville. — Ok. Merci. C’était cool. Je quittai enfin mes frigos et mes chambres froides pour un rayon bien plus glamour. Je rechaussai mes sandales et m’attelai à regarnir les rayons de mascaras et rouges à lèvres. Mais, si jusqu’à présent, on se contentait de me demandait où se trouvait tel ou tel produit, ici, quelques clientes me cherchaient des conseils. Questions que j’éludai poliment en disant que j’étais nouvelle sans le rayon mais que j’utilisais telles ou telles références. Le lendemain, Martine m’envoya à l’accueil. Mais si le poste semblait sympa, il était loin d’être de tout repos entre les ...
    ... doléances des clients et les demandes des caissières bloquées par un article sans prix ou une caisse muette. Je vis même passer Manon, ma camarade de classe experte en blogs. Je savais qu’elle avait eu son bac de justesse. Elle ne fit pas attention à moi. Je terminai la journée sur les rotules et pour la première fois, je maudis mes talons hauts. Au moment de partir, Martine me prit à part et me félicita pour mon travail. — Petit cadeau, dit-elle en me tendant un paquet Je le déballai pour trouver un petit flacon de parfum. — Merci, c’est gentil. Mais il ne fallait pas. — Mais si. Tu l’as largement mérité. Prends soin de toi. eyaewwpt On se fit la bise. Je sortis enfin et retrouvai la chaleur bienfaitrice de la fin d’après-midi. Driss était là, à l’ombre fumant une cigarette. — Coucou Princesse. — C’est à moi que tu parles ? — Tu vois d’autres personnes ? — Euh non. Mais « Princesse », c’est pas un peu trop ? Il haussa les épaules. — Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? — Partir en vacances ! Demain, je me repose, je fais du ménage chez moi, passe chez l’esthéticienne et lundi matin, je prends le train. — Ah … Je sentis une pointe de déception. Mais je ne me sentis pas le courage d’aller dans son sens. — Tu as le temps d’aller prendre un verre ? — Oui, ça je peux. Je le suivis, un peu inquiète quand même. On s’installa en terrasse, une table se libéra à notre arrivée. Le garçon arriva aussitôt. Driss commanda un thé tandis que je demandai un demi bien frais. Il me raconta sa ...