Au petit Minou
Datte: 21/02/2019,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
... aimait les glissements de longue chevelure et les chaudes humeurs de langue sur ses intimités. Elle prenait l'heureuse élue par la main pour s'éclipser dans l'ombre des étages ... sauf quand c'était un garçon. Alors, solide femelle, elle le prenait dans ses bras comme un marié sa jeune épousée, et sous les vivats de la foule, montait l'escalier, athlète. Mais la plus haute marche était, toujours, pour la patronne. Prééminence de hiérarchie ? Ou bien plus simplement juste hommage à ses qualités... Cette dernière sélection durait longtemps. La patronne mélangeait une attitude bobo, réfugiée du Larzac avec comportement branché, Marais parisien plus que poitevin, Frigide Barjot ou Béatrice Ardisson bien plus que Béatrice Martin, autre coeur de pirate... On avait compris, rien qu'à la regarder que l'enseigne du resto était surranée et que le petit minou qu'on nous promettait ne serait probablement pas au rendez-vous. Qu'il ne l'était plus, pauvre de lui, guère, petit depuis belle lurette. La patronne avait son choix en main et d'un grand sourire congédiait tout son monde, au revoir à la fois prochaine. Et chacun de penser, tous les gagnants ont joué. À nous next time d'à nouveau miser. L'auberge fermait ses portes et les lumières du rez de chaussée s'éteignaient. À l'étage, dans une chambre façon grand siècle, lit à baldaquin, la grande dame liait de cordons de soie bleu roi les poignets les chevilles d'un homme solide nu comme un ver sauf sa luxuriante toison de buste de jambes ...
... de bras de partout. Surtout d'entre les cuisses. Elle, n'avait rien quitté de ses atours. Et n'a pas soufflé ni mouché les bougies des chandeliers pour faire l'obscurité dans l'immense chambre. Non, devant la grande glace sans tain du lit où était crucifié le héros de la soirée, elle s'était bien gardée de faire obscurité. De toutes façons, personne n'aurait voulu, personne n'aurait accepté. Ni la victime très consentante, gagnant de la soirée, immobilisée en sacrifice au milieu du lit-autel, non plus que les perdants, convives d'un soir qui avaient un peu perdu mais beaucoup gagné d'être spectateurs de ce qui allait se passer. Derrière, tous entassés, la vitre sans tain au dessus de la fausse cheminée. Nettement plus d'hommes que de femmes. Néanmoins quelques unes, qui se pressaient, au premier rang, encore plus intéressées, encore plus curieuses de la suite. Manifestement, la patronne n'était plus aux fourneaux dans sa cuisine devant son piano. Elle avait changé de registre et l'on se demandait si ses recettes érotiques seraient autant bio que l'était, soi-disant, sa gastronomie. C'est quoi le bio en matière de cul ? Et tous se serraient les uns contre les autres pour ne rien rater du spectacle. Elle avait, sur une table roulante, à sa droite, une multitude d'appareils étranges à l'usage indéterminé. On reconnaissait un chinois, un cul de poule, diverses douilles canelées, un gâte-sauce aux allures de clystère, plusieurs spatules coudées et encore nombreux autres ustensiles ...