Arrivée sur l'île
Datte: 25/02/2019,
Catégories:
fh,
ffh,
plage,
bateau,
amour,
jalousie,
69,
pénétratio,
fsodo,
aventure,
Le vent commence à vraiment forcir. Agenouillé au pied du mât, j’essaie vainement de décoincer la drisse du mât. Catherine, ma femme, à la barre du bateau me fait signe de me dépêcher. Je force un peu quand un bruit sec suivi de crépitements retentit dans le mât : ça y est, elle est cassée. Impossible d’envoyer la grand-voile ! Je regarde autour de moi : l’unique solution est de trouver un mouillage et d’attendre la fin de ce coup de vent pour pouvoir ensuite essayer de réparer. Nous sommes sur un voilier, et loin d’un port. Affronter cette tempête au moteur c’est de la folie. Quelle galère ! Ce voyage, c’est notre dernière chance pour Catherine et moi. Voilà maintenant cinq ans que nous sommes mariés, et la découverte de ma dernière infidélité a été la goutte qui a fait déborder le vase. C’est vrai, j’exagère, c’est ma faute ; de plus, je travaille trop et je n’ai jamais vraiment voulu avoir un enfant qui aurait été le ciment de notre couple. J’ai 33 ans, elle en a 29 : il serait temps ! Catherine ne me supporte plus. Elle est devenue sombre, renfermée et agressive ; je la soupçonne de ne plus vraiment m’aimer ni de me désirer. Après mille excuses, je lui ai proposé cette croisière dans ces merveilleuses îles des Philippines, avec chaque soir une nouvelle escale dans un petit port ou une crique déserte. J’ai apporté avec moi mon matériel et mes fusils à harpon : j’adore la chasse sous-marine et le poisson frais. Nous retrouver tous les deux dans un bateau devrait être une ...
... formidable thérapie de couple, du moins je l’espère, car moi je l’aime et la désire encore. Vol vers Manille, transfert en ferry jusqu’à Puerto Galera où nous avons récupéré le bateau prêté par un ami de mon père et fait voile vers le Sud. Passés les trois premiers jours de relatif bonheur – nous avons même refait l’amour – l’amertume est réapparue. Nos échanges se sont de nouveau tendus, et une paix armée s’est installé entre nous. Après un rapide conciliabule avec Catherine, nous décidons de chercher un abri au nord d’une île que nous apercevons sur notre droite. Après avoir dégréé et rangé la grand-voile, je fais signe à Catherine de démarrer le moteur et mettre le cap à tribord. Le vent forcit encore et la mer devient blanche ; ce coup de vent était prévu, mais pas aussi fort, et c’est avec beaucoup de difficultés que nous passons le cap nord de l’île, la puissance du moteur étant presque insuffisante pour lutter contre les éléments déchaînés. De plus il commence à pleuvoir, non, à tomber des cordes, et la visibilité devient extrêmement réduite. Passé le cap, nous sommes un peu abrités et faisons route vers une plage dans le fond de la baie. Je n’ai pas eu vraiment le temps de vérifier les cartes et je ne connais pas les fonds. Je me prépare à jeter l’ancre à l’avant du bateau quand j’aperçois au dernier moment un pâté de corail à peine visible dans l’eau ; je crie à Catherine de virer brutalement, ce qu’elle fait avec un sang-froid digne d’un Tabarly, mais il est trop ...