1. Dans le train à vapeur (1)


    Datte: 03/03/2019, Catégories: Hétéro

    Dans le train à vapeur Nous sommes en 1965, c’est les vacances de pâques, je viens d’avoir dix-huit ans et je me rends de Clermont à Paris en train pour passer une semaine de vacances chez ma grand-mère. La voie n’est électrifiée que de Paris à Vierzon, le reste se fait tracté par une locomotive à vapeur, il parait qu’elle sera complètement électrifiée dans dix ans. Le changement de motrice se fait à Vierzon dans un sens comme dans l’autre. Ce jour-là, le train est bondé, je n’ai pas trouvé de place dans le wagon dans lequel je suis monté, et comme je suis timide, je n’ose pas m’imposer. Le début du voyage se fait dans le couloir, adossé à la fenêtre qu’il est déconseillé d’ouvrir avant Vierzon, la motrice crachant de petites particules qui fouettent le visage si d’aventure on passe la tête à l’extérieur. Le chauffage est à fond, comme le soleil tape relativement fort pour la saison, la chaleur devient incommodante. Je commence à trouver le temps long quand une fille d’au moins mon âge commence à se faire remarquer, la porte des toilettes reste fermée depuis un bon bout de temps. Elle frappe dessus en criant. –Alors, tu n’as pas encore fini ta petite branlette ? Tout le monde rigole, mais pas elle, elle veut aller aux toilettes. Elle insiste vraiment beaucoup jusqu’à ce que le contrôleur arrive. Il se renseigne sur ce qui se passe et frappe à la porte. –Il y a quelqu’un ? Personne ne répond, il sort une clé et ouvre la porte. Il n’y a personne à l’intérieur. La fille se ...
    ... précipite dans les toilettes, elle s’adresse à moi. –Tu peux surveiller mon sac s’il te plait ? –Bien sûr, ne t’en fait pas. Je remarque qu’il y a un sac à mes pieds. Je reste à côté. Le contrôleur nous explique que certains petits malins laissent le système de fermeture en équilibre pour qu’il se verrouille quand ils ferment la porte, la condamnant. Nous lui demandons de baisser le chauffage, mais il nous dit qu’il est bloqué au maximum et il ne peut rien faire. Je suis adossé à la fenêtre quand la fille ressort. Elle vient vers moi. –Merci. –Tu sais, je n’ai pas fait grand-chose, juste rester sur place. –Oui, mais quand même. Tu t’appelles comment ? –Jean –Moi, c’est Josette. Cela créé un lien et nous commençons à discuter de tout et de rien toujours debout dans le couloir. J’apprends qu’elle a dix-neuf ans, un de plus que moi, qu’elle vit dans une petite ville à côté de Clermont, qu’elle est fille unique et qu’elle fait tourner ses parents en bourrique. Ça me fait bien rire. C’est une fille assez extravertie, tout le contraire de moi. Nous sommes collés l’un à l’autre, la chaleur devient insupportable et je vois une perle de sueur couler de ses cheveux sur son cou, mais je ne m’en plains pas. Je suis contre une magnifique fille qui ne fait rien pour empêcher le contact, bien au contraire. Le train arrive en gare de Vierzon. Il doit y rester une demi-heure, le temps de changer de motrice. Beaucoup de personnes descendent, mais il en monte plus, je commence à m’affoler, le voyage ...
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