1. Lectures érotiques (14). Stephen Vizinczey : Eloge des femmes mûres (Editions du Rocher, 2001)


    Datte: 18/08/2017, Catégories: BDSM / Fétichisme

    ... compagne d'un de ses professeurs, il découvre également la réalité de son temps. Dans la Hongrie devenue communiste, tout est sujet à problème, et les cours qu'il suit, la fréquentation dudit professeur, en fait un objet de surveillance pour les Services de la Sûreté. Plus tard, lors d'un défilé du 7 novembre, il est témoin de l'arrestation d'un homme qui craque sous la pression du simulacre de liberté qu'on lui laisse, en le forçant à prendre part au défilé et à porter le portrait de Mátyás Rákosi. Par ailleurs, Vizinczey se fait également à plusieurs reprises le porte-parole de l'esprit hongrois. Il joue ce rôle, notamment en glorifiant l'histoire du théâtre national de Budapest, où il passe une soirée, avant qu'il ne soit détruit en 1965 par le régime Kádár, mis en place par pouvoir communiste, et remplacé par une station de métro. Il relate notamment les représentations de Bánk Bán durant la Révolution de 1848 contre l'Autriche. La "personnalité historique" des Hongrois, selon le mot de Lajos Kossuth, se forge autour de ce type d'événements. Tout un chapitre est consacré à l'implication d'Andras dans l'insurrection de Budapest en 1956. Son tout petit rôle, il le justifie et le rattache à l'Histoire de l'esprit hongrois. Il le fait ainsi remonter à Petöfi, auteur du poème qui devint le mot d'ordre de la Révolution de 1848, et même à la Bataille de Mohács de 1526. Bien qu'il s'agisse là d'une défaite hongroise face aux Ottomans de Soliman le Magnifique, le fait que ...
    ... l'Empire ait pu par la suite disparaître et que la nation hongroise, "nation millénaire", subsiste, forge l'identité nationale, sa fermeté et sa résolution face à une occupation étrangère. Cet esprit est également incarné par Miklós Zrínyi, noble hongrois qui, après avoir été assiégé en 1566 dans sa forteresse de Szigetvár, se lance dans une charge suicidaire et pénètre si profondément dans le campement du même Soliman le Magnifique que celui-ci, estomaqué d'une telle vigueur de la part d'un peuple soumis, en meurt vraisemblablement de rage peu après. Il évoque également les cloches de János Hunyadi, commémorant l'anéantissement des forces turques devant Nándorféhervár, arrêtant ainsi l'expansion ottoman aux dépens du Saint-Empire romain germanique. Il parle encore de la postérité des Hunyadi, dont le fils du précédent, Mátyás, choisi pour être couronné roi, et qui gouvernait parfois vêtu comme un paysan, ou György Dózsa, paysan révolté qui fut martyrisé par les aristocrates hongrois en 1514, ou encore le prince Rákóczi, meneur de la guerre de libération contre l'Autriche mais qui finit en exil après sa défaite, sur le mot selon lequel Dieu pouvait tout, sauf le faire citoyen autrichien. L'auteur met ainsi sur un même pied la survie de l'esprit hongrois face aux occupations successives des Tartars (1241), des Turcs (1526-1700), des Autrichiens (1711-1918) sous différentes formes, des Allemands (1944-1945) et des Russes à partir de 1945. CE ROMAN ET MOI Ceux et celles qui me suivent ...
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