1. Juste un avant-goût du registre BDSM


    Datte: 24/03/2019, Catégories: fh, jouet, jeu,

    ... était donnée. Nous avions observé les bâtiments depuis la départementale au bord de laquelle nous étions garées. On les apercevait derrière une haie de peupliers, au-delà de la rivière et du champ qui nous en séparaient, beaucoup trop loin pour humer le bouquet de mystères que ce lieu ésotérique recèle selon moi. Être si près… Ma curiosité prit les commandes, je m’approchai à pied, seule, ma compagne trop timorée n’avait pas voulu suivre. Une grille interdisait l’accès au pont privatif. Qu’à cela ne tienne, je dévalai la pente et explorai la berge. Une initiative idiote, bien dans mon style, j’ai fini à la baille, Fabienne m’a aidée à me tirer d’affaire. Bien entendu, l’anecdote a fait le tour des cantines, ma compagne n’a pas résisté au plaisir de rapporter ma déconfiture à sa sœur, celle-ci en rit encore ; l’histoire reste entre nous comme un morceau d’anthologie. — Ça te tient toujours l’idée de visiter le Donjon ? s’enquiert Nathalie en souriant ; l’évocation est à peine voilée.— Moque-toi ! De toute façon Fabienne ne voudra jamais.— Je sais, je connais ma sœur. Dis-lui quand même que mon invitation tient toujours, on sait jamais. J’ai mes entrées chez les dingues. N’en suis-je pas une moi-même ?— Ce serait génial ! J’ai une curiosité malsaine à l’égard de l’univers BD/SM.— Pourquoi malsaine ?— Le côté sulfureux titille ma part d’ombre, mes aspirations inavouables.— Si tu veux essayer, pas de problème, je t’arrange ça.— Tu sais bien que je ne pourrai jamais.— On n’est ...
    ... pas obligé de le dire à Fabienne.— Suis jamais libre, on se quitte pas, on est toujours ensemble.— Et aujourd’hui ? ________________________________________ L’après-midi est bien avancé quand Fabienne se décide à appeler, et encore ne le fait-elle pas sur mon portable, mais sur la ligne fixe des parents. Papy et mamy exultent, ils ont déjà tout oublié, moi pas, ma rancune souffle sur les braises. — Tu as oublié mon numéro de portable ? je lui balance, hargneuse, quand les vieux me passent l’appareil. Dans la foulée, je surfe sur la vague de mon courage tout neuf, et j’inocule la purge : je veux faire un break, Nathalie m’invite. La réponse n’est pas celle que j’attends, Fabienne ne crie pas, elle ne dit rien. Le silence se prolonge, m’alarme… Elle pleure, pas des sanglots, rien de bruyant, son chagrin est discret, mais perceptible et n’en est que plus poignant. Je m’en veux, j’ai trop fanfaronné. Ma rancune fond, la contagion gagne, ma compagne et moi partageons la même souffrance par ligne téléphonique interposée, mon cœur se serre, mes tripes se nouent, les larmes me viennent aux yeux. Il me faut stopper le phénomène, trouver l’antidote… Je me récrie, dénonce le malentendu, explique que ce n’est rien, juste un peu de recul, une nuit, rien de plus. Je me fais câline, et davantage encore quand je la devine à l’écoute. La tendresse n’est jamais tant démonstrative qu’après un moment de déprime, Fabienne roucoule et me dit qu’elle m’aime ; le bonheur m’enivre, moi aussi je l’aime, ...
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