1. Temps de Paix


    Datte: 04/04/2019, Catégories: f, h,

    ... autour de ma chaise. — Qu’est-ce que vous faites ? Oui, vous, là ? C’est à vous que je m’adresse !— Nous tondons cette poule à boche ! Elle couchait avec les occupants.— C’est faux ! Cette femme a fait plus que vous tous ici réunis pour la libération de notre pays. Vous étiez où lorsqu’elle transportait nos postes radio émetteurs au nez et à la barbe des Allemands ? Hein ? Vous là, avec vos ciseaux ? Que faisiez-vous ?…— Mais je l’ai vue courir après un officier de la Wehrmacht au restaurant « chez la mère Catherine » ! J’y étais, moi aussi.— Et alors, pourquoi ne pas vous tondre également si vous y étiez ? Après tout, qui nous dit que vous n’avez pas baisé avec les soldats de Hitler ? Pourquoi elle et pas vous ? Vous avez fait quoi pour notre pays ? Eh bien, je vous écoute ! Le cercle, qui m’entourait, devant la fureur de Monsieur Charles s’était desserré. Adèle avait lâché son instrument et me regardait avec une haine farouche. Comment pouvait-elle avoir autant changé en si peu de temps ? Puis en la fixant sans honte, je m’aperçus d’un léger changement dans sa morphologie. Son ventre… oui c’était cela, elle avait grossi et de beaucoup même. — Enfin Adèle ! Je n’ai jamais rien fait de mal avec qui que ce soit, c’était seulement pour me déplacer plus facilement et un officier n’était jamais contrôlé par ses troupes. Et tu es… tu es enceinte ? Mon Dieu, pourquoi es-tu si méchante avec moi ? Pourquoi ?— Vous n’avez pas à vous justifier devant cette harpie ! Venez, ma belle, ...
    ... venez Charlotte ! Ignorez cette crétine sans cervelle. Elle oublie un peu vite ce qu’elle vous doit.— … Je… je suis désolée, je croyais vraiment que…— Et puis je me fiche de tout ce que vous pouvez penser de moi, mais je suis toujours vierge et un médecin pourrait en attester. Madame Geneviève, vous pouvez me raccompagner chez moi ?— Non ! Venez chez moi, vous y serez en sécurité et au calme. Ces idiots sont prêts à mordre comme des roquets. Ils montrent les dents maintenant que Paris est libéré, mais avant ils étaient tous bien planqués et ne bronchaient pas. Ah, ils sont beaux ces cocos-là ! Allez venez aussi, Charles.— Oui, vous avez raison ! Laissons ces pleutres faire leur sale besogne. Le groupe hétéroclite composé en majorité de femmes n’avait plus essayé de me garder. Je pouvais remercier le ciel d’avoir fait que Monsieur Charles et Geneviève soient dans les parages. Sinon, je crois bien que je n’aurais pas évité le déshonneur d’être tondue. Durant presque un mois, je vécus ainsi cloîtrée chez Madame. Je n’osais plus mettre un pied dans la rue. Puis un après-midi, quelques coups discrets frappés dans la porte et le murmure de Gertrude qui était venue me rendre visite, m’indiquaient qu’un visiteur était entré. Avec un sourire épanoui, la tête tout à coup connue de ma tante s’encadrait dans l’ouverture de l’huis de ma chambre. — Charlotte… une visite pour toi !— Pour moi ? Qui peut bien encore penser à moi, qui sais que j’existe toujours ?— Un certain Paul ! Il aimerait te ...
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