Temps de Paix
Datte: 04/04/2019,
Catégories:
f,
h,
... voir, il insiste.— Paul ! Mon Dieu, mais je ne suis guère présentable. Une minute, fais-le patienter une minute. J’enfilai donc un peignoir en vitesse et Paul s’invita dans ma chambre. — Alors, ma chère enfant, j’ai appris ce qui vous était arrivé. Votre si charmante amie… Adèle, je crois, vous voyez qu’il ne faut jamais se fier à personne.— Ah ! Monsieur le peintre ! Comme ça fait longtemps. Vous aussi avez cru, avouez-le, que je couchais avec un occupant. Sinon pourquoi m’auriez-vous délaissée si longtemps ?— Vous vous trompez, ma chère amie. Je savais depuis le début que vous étiez des nôtres.— Des vôtres ? Qu’est-ce à dire ? Que vous aussi vous activiez contre notre ennemi ?— Bien sûr, ma belle. Tous ces voyages loin de Paris… ma voiture était aussi un moyen pour convoyer des personnes ou des objets en toute discrétion.— Je ne savais pas. Mais je suis très heureuse de vous revoir.— Et moi donc. Et puis… je crois que nous avions un accord tous les deux. Vous vous en souvenez ?— Donc vous venez pour être payé en retour du travail de mon portait ?— Que voilà une vilaine pensée ! Bien sûr que je viens pour en premier lieu m’enquérir de votre santé, ma douce enfant. Il est vrai que si vous aviez des envies plus… intimes je serais heureux de vous satisfaire. Pour le moment ce n’est pas l’essentiel.— Est-il vrai que vous n’avez pas réussi à donner à cette affreuse Adèle ce qu’elle attendait ? Elle me l’avait rapporté après votre entrevue.— Sans doute que j’avais senti à cette ...
... époque que cette femme n’était pas fiable.— Je ne lui en veux pas ! Elle a sans doute cru que je couchais vraiment avec Peter.— Peter ?— Oui, cet officier allemand qui me promenait dans sa voiture.— Donc me voici démasqué ? Il est certain que depuis nos promenades au bord du ruisseau, plus personne n’a partagé ma couche. Votre… image est restée là, gravée en moi, mieux qu’une peinture.— Mieux ?— Oui ! Elle ne me quitte plus. Paul s’était assis sur le bord de mon lit et j’en avais fait de même. Alors lorsqu’il se penchait pour m’embrasser, je n’avais pas eu un seul sursaut de recul pour le repousser. Sur la couche, nous étions tombés l’un contre l’autre. Et ses grandes mains si douées pour la peinture se mirent en quête d’un autre sujet de conversation. Elles parvenaient à se balader sur mes seins que bien peu de tissu cachait à vrai dire. Et je savourais ces deux outils habiles qui se frayaient un chemin vers le buisson revenu sur un endroit qu’il avait déjà observé plus glabre, en d’autres temps et d’autres lieux. Alors, haletante au bout de quelques minutes, notre besogne se trouva interrompue par la voix claire de Geneviève qui du couloir, sans doute même devant ma porte, nous invitait à la rejoindre pour le thé. Arrêté net dans notre élan, nos gestes n’étaient du coup plus aussi spontanés et finalement, sans y prendre garde, la magie de l’instant s’en alla comme elle était apparue. Nous nous étions redressés et Paul semblait dépité. — Je crois, Charlotte, que nous ne sommes ...