1. Je vais quitter mon mari


    Datte: 06/04/2019, Catégories: fh, extracon, Oral pénétratio, fsodo, extraconj,

    — Je vais quitter mon mari. Je gardai le silence, parce que je ne trouvais rien à répondre sur le moment. Binky avait lancé ça d’un ton neutre mais décidé, un peu comme si elle avait dit : «Je vais acheter des cigarettes ». La seule différence était qu’elle ne s’était pas levée, alors qu’elle l’aurait fait instantanément pour se rendre au bureau de tabac. Sa voix ferme, son regard fixe, ses deux mains posées à plat sur la table et son corps légèrement penché dans ma direction donnaient pourtant l’impression qu’elle était prête à quitter la terrasse du bistrot, mais c’était juste une attitude destinée à appuyer sa phrase. Il n’empêche que je restai coi. Qu’elle ait soudain pris cette décision n’avait en soi rien de fâcheux : elle menait sa vie comme elle l’entendait. Avec ou sans mari, elle était semblable à elle-même, mais pour moi ça changeait tout. Si au lieu de dire «Je vais quitter mon mari», elle avait annoncé : «Je vais te créer un tas d’emmerdements», c’eût été pareil. Dans mon esprit, du moins. J’étais certain que Binky ne songeait pas à ça, mais il m’apparaissait évident qu’elle y viendrait, même involontairement. Peut-être était-ce présomptueux de ma part. Peut-être étais-je occupé à penser erronément qu’elle donnait beaucoup d’importance à notre relation alors qu’il n’en était rien, mais j’étais convaincu d’avoir l’instinct de ces choses-là. Je ne pouvais pas lui demander si elle avait bien réfléchi, ou si elle plaisantait, ou n’importe quoi d’autre : je savais ...
    ... qu’elle ne riait pas et peu m’importait que sa décision eût été mûrement réfléchie ou prise sur un coup de tête. Elle ne reviendrait pas là-dessus. Binky savait ce qu’elle voulait ; et ce qu’elle voulait, à cet instant, c’était me dire qu’elle avait décidé de quitter son mari, même si ce choix avait été opéré une minute plus tôt ! Et pour moi, c’était déjà un coup de canif dans notre contrat. Une sorte de promesse de rupture du pacte de non-agression. Je n’étais pas libre, Binky ne l’était pas. Nous étions convenus de nous voir de temps en temps, pour pimenter notre vie affective, en toute discrétion, comme tant d’autres le font pour tromper la routine. Je n’avais pas l’impression de tromper ma femme, mais seulement la routine. Binky aussi. Elle m’apportait ce que Marine me refusait, je lui donnais ce que son mari ne lui offrait plus et qui se résumait en quatre lettres : sexe. Avec ma femme, ça marchait bien, mais au lit la messe était dite depuis belle lurette. Une fois par mois, pour me faire plaisir et pour se convaincre que ça suffirait à m’empêcher de chercher ailleurs, Marine se laissait aller à la gaudriole. C’était à peu près tout. Pendant les vacances, ça fonctionnait un peu mieux, mais c’est classique. Tous les hommes le diront. En dehors de cette période, la routine s’imposait et les hormones décidaient, comme dans beaucoup de ménages. Binky était plus jeune que moi, mais son couple connaissait le problème inverse : c’était lui qui n’avait plus l’esprit à ça. «Depuis ...
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