La mère de Jean (12)
Datte: 12/04/2019,
Catégories:
Divers,
Si l’exactitude portait un prénom, Adèle l’aurait nommée Nathalie. Pile-poil à l’heure dite. La jeune femme qui venait de garer sa petite automobile sur le parking n’avait aucun des critères des archétypes de la mode ou de la beauté telle qu’on la voit dans les magazines en vogue. Tout d’abord, elle mesurait à vue de nez à peine un mètre soixante. Ses formes étaient plutôt plantureuses, généreuses, voire opulentes. Une coupe au carré sur un visage enjoué lui conférait un air de garçon manqué. À première vue, la rousse lui aurait donné le rôle de dominante dans la relation qu’elle avait avec son amie Jacqueline. Le mot que venait à l’esprit en la suivant du regard était sans doute… camionneur. Elle avait eu un coup d’œil circulaire et la seule personne semblant attendre étant cette jolie rouquine, elle marcha droit vers la femme qui, son sac à l’épaule lui souriait. — Bonjour ! C’est vous Adèle ? — Oui ! Vous êtes Nathalie ou Jacqueline ? — Nathalie. Je ne suis pas en retard au moins ? Il y a longtemps que vous faites le pied de grue ? — Non à peine une minute ou deux. — Les routes sont moches alors je ne prends pas de risques. Je suis heureuse de vous rencontrer. Vous venez ? Nous serons mieux chez nous pour tailler une bavette. Et puis Jacqueline n’aime pas trop me savoir sur la route par ce temps. — Allons-y alors. Ne faisons pas attendre cette dame. Une fois installées dans la voiture, les deux femmes reprirent la direction de la montagne. La conductrice portait un jean, ...
... des baskets, et une doudoune qui masquait une partie de sa poitrine que la rousse devinait conséquente au vu du tour de poitrine. Elle avait une jolie voix et plaisantait volontiers. Mais sans quitter la route des yeux, celle-ci montant dans des virages pas spécialement encore bien dégagés. — Il y a en a déjà marre de cet hiver qui nous casse les pieds. Je n’aime pas la neige. Et vous ? Enfin on peut peut-être se tutoyer, si tu n’y vois pas d’inconvénients. — Non bien sûr. Ben, moi je n’ai pas les mêmes soucis que vous qui pilotez une voiture. Sans permis je ne risque pas un accident. — C’est plus difficile également pour te déplacer à mon sens aussi. — Oui… mais bon, je n’ai plus non plus de travail alors, je reste cloitrée chez moi les jours de mauvais temps. — Donc tu ne sors là que pour nous rejoindre ? Merci c’est très cool et sympa ! Lucie nous avait dit que tu étais très belle, elle était en deçà de la vérité. Je me sens complexée. Je prends parfois un peu de poids et j’ai beau faire du sport, pas moyen de revenir à la normale. Adèle ne savait pas trop quoi répliquer. L’autre à ses côtés poursuivait sur son idée. — Enfin tu verras, Jacqueline est plus dans ta lignée que dans la mienne. Ça n’empêche pas de s’aimer, mais je fais de temps en temps un régime, histoire de ne pas ressembler au bonhomme Michelin. Tu vois. Et puis pour elle, je fais plein d’autres efforts. — Vous vivez ensemble depuis longtemps ? — Oh ! Oui, bien avant la loi sur « le mariage pour tous ». On se ...