L'héritier de Protée (3)
Datte: 14/04/2019,
Catégories:
Lesbienne
... pas mal, çà passe, même si je constate avec une certaine inquiétude que l’absence de soutien-gorge est assez visible. Enfin les chaussures. J’opte pour un genre de mocassins noirs, et nouveau coup de pot, çà passe. Je me regarde dans la glace. Je fais quelques pas, déambule dans l’appartement quelques minutes, pour m’habituer à ces nouvelles sensations. Rien que de sentir le frottement du chemisier sur mes seins me procure des sensations, et le problème, c’est qu’ils réagissent. Ils pointent ! Ça va être embarrassant de me balader comme çà. Quant à mettre un gilet, merci bien. Je n’en trouve pas qui convienne, et il fait bien assez chaud comme çà. Dernier détail, je prends un petit sac à main, y glisse mes papiers (mince ! Comment vais-je faire si j’ai un contrôle de police ???), mes clefs, je passe le sac à l’épaule, respire un grand coup, et ouvre la porte. Il y a quelques passants dans la rue mais aucun ne fait vraiment attention à moi, sauf un jeune voisin qui me lance un «bonjour» avec un grand sourire. Ça commence bien. Il s’appelle Alex et je ne sais pourquoi, quelque chose en lui m’attire instantanément. Mais il s’éloigne tranquillement sans se retourner. Et me laisse troublée. J’ai connu son père, lui aussi un de mes anciens élèves. Je sais, vous allez me dire que je connais tout le monde à Digne, mais cette petite ville où il fait bon vivre est je crois la moins peuplée des préfectures de France. Quand j’ai commencé à enseigner, elle avait à peine dix mille ...
... habitants. Et j’en ai vu passer du monde, aussi bien en tant que professeur que pour mes fonctions municipales. Je descends vers le boulevard Gassendi en prenant soin de ne pas marcher trop vite, de me décontracter, d’avoir une démarche aussi féminine que possible. Je suis attentive aux regards qu’on me lance. Et certains me lancent visiblement des regards gourmands. Oh mon Dieu, je commence à penser instinctivement au féminin ! J’arrive à hauteur du magasin J***. Je connais là aussi la patronne, toujours pour les mêmes raisons. Quand elle était jeune, Magali avait la réputation d’être sacrément délurée, si vous voyez ce que je veux dire. (Notez que pour éviter des ressemblances avec une boutique existante, j’ai préféré modifier le nom et l’emplacement. Ne cherchez pas un magasin de vêtements pour femme commençant par «J» sur le boulevard Gassendi, il n’y en a pas. Ou alors, je n’ai pas de pot). J’entre, intimidée. Je ne sais quelle contenance adopter tant je dois jurer dans ce décor, et je me dis que je vais être immédiatement repérée comme quelque chose d’anormal dans ce milieu. Il y a quelques clientes dans la vaste boutique, deux vendeuses… et Magali la patronne. Mais personne ne fait de remarque ou de geste particulier, à part un «Bonjour Mademoiselle» accompagné du gentil sourire d’une des vendeuses. Hésitante, je commence à déambuler dans le magasin. Il me faut des fringues oui, mais quoi ? Comment ? Quel genre ? Quelle taille ? - Bonjour Mademoiselle. Puis-je vous aider ? ...