Intérim
Datte: 17/04/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
Collègues / Travail
volupté,
Oral
ecriv_f,
... arrivées de la cafèt’, c’est plus urgent. Bon, au boulot. Je commence à étirer, déchirer le plastique qui entoure les boîtes, tandis que le responsable retourne en rayon, me laissant toute seule… Avant de commencer, je dois absolument trouver un truc à manger ! Je regarde en direction du self, rien. Alors je retourne instinctivement dans la cuisine, et ouvre l’un des réfrigérateurs. Bonheur ! J’y trouve un grand bac de salade piémontaise, des dizaines de yaourts, et même des clémentines dans le bas. Je ne peux résister à l’envie de me préparer un p’tit festin rapide ; je prends sur une étagère en inox une petite assiette, trouve facilement une cuillère à soupe, et me sers de salade piémontaise. J’attrape également un yaourt aux fruits, et retourne près des palettes. Je m’installe sur la table la plus proche, et, prenant bien soin de ne laisser aucune trace, je dévore littéralement mon repas ! Au moment de me lever pour aller laver l’assiette et la cuillère, je lève la tête et sursaute ; un gars est posté à quelques mètres de moi, près du monte-charge, et me regarde en souriant. — Je venais voir si je pouvais reprendre les palettes, mais apparemment personne ne les a déchargées…— Ce n’est pas mon boulot ça, moi je dois juste vérifier si le compte y est.— Va bien falloir décharger les boîtes de toute façon pour les compter, non ? Ça y est, il m’énerve celui-là ! Je me tais, je bouillonne… — Bah j’vais vous aider, vous inquiétez pas, j’vais pas vous laisser faire ça toute ...
... seule.— Je… merci. On commence à emporter deux à deux les boîtes de conserve à la cuisine, on les range par catégories, et je les compte en même temps sur ma feuille, c’est passionnant ! De temps en temps, je jette un œil sur la façon d’opérer du livreur. On voit tout de suite qu’il a l’habitude. Il est deux fois plus rapide que moi. Il y a des moments où il me regarde et sourit… à vrai dire il sourit tout le temps. Son visage est plutôt agréable d’ailleurs. Il est assez jeune, peut-être vingt-cinq, vingt-six ans, moyennement grand, et sec. — Qu’est-ce que tu faisais ici, à manger toute seule ?— Heu, je n’étais pas censée manger… je fais l’inventaire.— Ah, t’as piqué de la bouffe ?!?— J’avais vraiment faim… C’est pas la peine d’aller raconter ça…— T’inquiète, j’suis pas une balance ! Il se marre et me regarde, c’est drôle, j’ai l’impression qu’il me plaît, je ne saurais pas dire pourquoi… peut-être son côté naturel, détendu… voilà, je suis sûre que ce mec-là ne se prend pas la tête dans la vie… peut-être parce qu’il a traversé des épreuves difficiles… ou peut-être qu’il est juste insouciant de nature… Je me surprends à m’intéresser à cet individu qui m’a tout juste souri… Mais ça va pas Flore, t’es vraiment en « misère sociale » en ce moment ! On continue à empiler les conserves… — T’es vraiment très charmante… Tiens, voilà qu’il me drague… Oh non, je vais pas rougir quand même !… et si, gagné ! — Je ne crois pas que ce soit le propos…— Moi je dis juste que je te trouve charmante ...