Faux-semblants - Histoires de Sexe

Faux-semblants

... mal en pis… Jusqu’à ce que, affalée sur le sol, suffocante, les traits creusés comme ceux d’une mourante, elle n’en aie, visiblement, plus que pour quelques minutes. Se tournant vers le vainqueur, elle remarqua le médaillon qu’il portait, maintenant, en évidence sur la poitrine. — Je… te propose… un marché. Le médaillon. Tu peux me lier à lui… et à toi. Je te servirai…— Pourquoi ?— Plutôt te servir ta vie durant que retourner en Enfer.— As-tu seulement une idée de mon âge, Alia ?— Je…— Pour une créature de l’Enfer, je te trouves prête à de bien grands sacrifices pour ne pas y retourner…— Oui… Nous autres, lémures, pouvons être envoyées en Enfer, mais ce n’est pas notre monde. J’ai été vivante. On peut me bannir en Enfer parce que je suis une créature qui se nourrit de l’essence des vivants mais, pour moi aussi, c’est un monde de cauchemar.— J’avoue… Je connais assez mal comme lieu de villégiature.— Toujours cachées, à fuir les démons, à subir tortures et supplices sans jamais que la chair ne cède pour nous délivrer. Ce sont des tourments sans fin. Surtout en ce moment. Je sais que l’Enfer a un nouveau gardien. Les démons se livrent une lutte féroce pour avoir les faveurs du nouveau maître et commander son armée…— Intéressant… Très bien, procède au rite et je te nourrirai ensuite.— Approche le médaillon. Il doit être imprégné de mon sang… D’un geste rapide, Airen saisit le poignet de la créature agonisante et lui entailla la paume… Il plaça le pendentif dans la main d’Alia ...

... et lui fit signe de prononcer les paroles d’asservissement en constatant que l’objet commençait à luire. — Moi, Alia, pupille de Bethsareth, résidente du Huitième Cercle, accepte de lier ma vie à celle de mon nouveau maître…— Airen Wirm.— Airen Wirm… et de le servir sans malice, jusqu’à ce que sa mort nous sépare…— …Ainsi que de renoncer à la protection de Bethsareth, de ne plus tuer de mortel pour me sustenter sans l’accord de mon nouveau maître et de me conformer à ses recommandations en tout point. Après avoir jeté un regard mi-étonné, mi-furieux à son interlocuteur, elle répéta néanmoins ses dernières paroles. À cet instant, avant qu’elle ne puisse réagir, le voleur posa sa main ensanglantée dans celle de la jeune femme et poursuivit : — Moi, Airen Wirm, rejeton du Hiérarque Archante, accepte de prendre à mon service la lémure Alia et, par mon sang et mon droit, la lie éternellement à cette enveloppe de chair, la délie de ses serments infernaux et lui accorde la rémission pour ses péchés passés…Sansqivit Exuth ! Et, soudainement, le réseau de symboles ésotériques et lignes de forces qui enserraient le corps du jeune homme se mirent à flamboyer, lui arrachant un hurlement d’agonie… Le médaillon commença à se consumer mais, dans un dernier effort, le voleur continua à emprisonner la main de sa nouvelle servante, l’empêchant de perdre le contact avec l’objet brûlant qui s’effrita et tomba en poussière. Se relevant péniblement, la peau en partie calcinée autour des symboles ...