Clotaire et Pierre - Cinquième épisode
Datte: 26/04/2019,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
... autres, il n’y aurait plus qu’eux, discutant autour d’un verre. Les deux jeunes hommes, animés par la bonne humeur, arrivèrent enfin devant le fameux bar, évoqué le matin même par Clotaire. Quand il entra, le premier, Pierre n’en revenait pas : c’était un très bel endroit, très reposant, très feutré ; l’endroit idéal pour venir se détendre après un mauvais moment. Il y avait, dans ce bar, un style un peu semblable à celui d’un grand et beau café de gare, mais c’est autrement plus différent car ici, les clients consomment leurs confiseries et leur boisson dans une absolue discrétion ; il paraitrait impossible à quiconque de vouloir entendre quelque bout d’une conversation car tous, lorsqu’ils s’adressaient à leurs interlocuteurs, le faisaient à voix basse. En tout cas s’agissant de celles et ceux qui siégeaient à proximité de l’entrée de l’établissement. Pierre comprenait pourquoi son amant disait apprécier s’y rendre : c’est un endroit très intime et reposant, non dépourvu d’une certaine classe et du confort nécessaire. On devinait volontiers que la clientèle devait être assez aisée. Les deux jeunes étudiants allaient bientôt se diriger vers une table quand soudain, sans qu’on ne s’y attende, une voix posée mais assez enjouée se fit entendre. - Ne serait-ce pas notre plus beau client ?, demanda, tout sourire, un beau jeune homme de grande taille et de bonne corpulence, les cheveux bruns très courts et les yeux noirs. - Et si, mon bon Hugo, répondit Clotaire. Alors, comme ...
... d’habitude, tu veux bien me conduire à ma table ? Pour la toute première fois depuis le début de leur relation, Pierre fut saisi d’un sentiment semblable à de la jalousie ; mais après, il devait bien se douter qu’il ne serait pas le seul homme à fréquenter Clotaire ! Ce qui le gênait le plus, c’était l’évidente familiarité qu’avait le serveur avec son amant. D’autant plus qu’il avait remarqué que celui-ci n’était pas vraiment vilain, au contraire. Pierre se mit à penser que peut-être il y allait avoir de la concurrence. Il était loin de se douter, à ce moment-là, que Cédric, qu’il croisait souvent dans les couloirs de la fac, était à craindre tout autant, surtout compte tenu du passé de celui-ci, que Pierre ignorait encore. Ledit Hugo les conduisit comme promis jusqu’à la table généralement occupée par Clotaire lorsqu’il venait dans cet établissement. C’était une table simple couverte d’une belle et longue nappe blanche à laquelle faisait face deux petites chaises de style baroque ; elle avait la particularité de se situer dans un coin du restaurant, à l’écart des autres tables, ce qui promettait à celui qui y était attablé d’être tout à fait tranquille, ce qu’allaient apprécier particulièrement les deux jeunes hommes. - Tu ne m’as pas présenté le beau jeune homme qui te tenait compagne, dis-moi…, lança le serveur à Clotaire en regardant Pierre, qui parut un peu gêné d’un tel compliment. - Eh bien je te présente Pierre… Un ami qui m’est cher. Très cher, sourit Clotaire en ...