Mise en scène - Histoires de Sexe

Mise en scène

... bas. Plutôt que de le prendre de haut, une envie plus insidieuse me pénètre. Pourquoi ne pas entrer dans son jeu sans à priori, quitte à tout laisser tomber si cela tourne au vinaigre ? — « Etes-vous prête à m’obéir ? »— « Oui ! » Ca y est, je l’ai dit. Je ne sais pas pourquoi, mon cœur s’est mis à battre un peu plus vite. — « Je ne veux pas d’un oui qui n’engage à rien. Apprêtez-vous à donner des preuves. »— « Lesquelles ? »— « Celles que je vais vous indiquer. Mais d’abord, quelle qualité doit avoir l’élève devant le maître ? »— « L’obéissance ? »— « Cela en est une, mais j’en veux une autre. Celle qui lui permet d’apprendre sans s’embarrasser de ce qu’il croit savoir déjà ! »— « L’humilité ? »— « Comment apparaît-on humble devant quelqu’un ? Quels signes principaux emploie-t-on ? »— « Peut-être dans l’apparence, on s’habille de façon neutre ou sobre ? »— « Très bien. Mais quelle est la façon de paraître humble en apparence, quel que soit l’interlocuteur ? » Toutes ses questions m’embrouillent, pourtant j’essaie de répondre de mon mieux. — « Je ne sais pas. En haillons peut-être ! »— « Ce n’est pas la réponse. Comment étiez vous à la naissance ? »— « Nue ! »— « Vous étiez nue ! Quel meilleur signe d’humilité ! Dorénavant, avant toutes nos conversations vous devrez vous dénuder entièrement. Faites-le ! » Je suis restée un moment assise devant mon écran, sans réagir. Je peux rester habillée et prétendre m’être dénudée ! Des phrases défilent sur l’écran, appelant une réponse, ...

... mais je reste suspendue à des images, celles que cette conversation a fait naître. Plus tard, alors que l’écran est devenu immobile (peut-être parce que mon correspondant a disparu) j’ai retiré mon pull et je l’ai fait choir à mes pieds. Puis, sans y penser réellement, j’ai déboutonné mon chemisier, j’ai ôté mon soutien-gorge et je me suis mise debout pour me débarrasser du reste de mes vêtements. J’ai écrit lentement : — « Je suis nue ! » J’ai attendu, droite sur ma chaise, les bras posés de chaque côté du clavier, les yeux rivés sur l’écran, le cœur battant fort, guettant la suite du dialogue. Une seule phrase, au bout de quelques secondes : — « C’est bien. Attendez les consignes. » Les consignes ? Mais quelles consignes ! Des images d’humiliations policières se sont emparées de moi. De vieilles pensées exhumées de mes premiers émois érotiques. Des choses qui m’occupent l’esprit pendant 5minutes ? 10 minutes ? — « Victoria, avez-vous des penchants pour l’exhibition ? »— « Je ne l’ai jamais vraiment fait. » Il va me demander de me mettre à ma fenêtre. Je jette un œil, il fait nuit depuis longtemps, il est plus de 23 heures. — « Vous habitez au troisième étage de votre immeuble et j’ai besoin de mesurer votre foi en moi. Je vous demande de descendre dans le hall du rez-de-chaussée, d’aller jusqu’à votre boite aux lettres et de récupérer la feuille de papier pliée qui est à l’intérieur. »— « Vous voulez dire que je dois y aller nue ? »— « Vous avez très bien compris. »— « Mais ...