1. Sophia d'Antipolis


    Datte: 13/05/2019, Catégories: fh, Collègues / Travail amour, revede, Oral

    ... téléphone internet, donc coût zéro euro et zéro centime ! --oOo-— J’ai accepté le dossier, à condition d’avoir les coudées franches, et personne dans les jambes. J’ai décidé de tout recommencer car ce qui avait été déjà réalisé n’était pas dans l’esprit du vieux Cobol, mais plutôt en orienté Objet, sauce UML. Or le vieux Cobol est diamétralement opposé aux nouvelles modes de conception. Bref, il fallait bien reculer de trente ans pour écrire ce programme. Mais voilà, il y a trente ans, j’étais encore dans les jupes de ma maman. Ceci étant, j’ai commencé ma carrière informatique à maintenir des programmes parfois écrits vingt ans plus tôt. Bref, on peut dire que j’ai cinquante ans de connaissance en Cobol, même si j’approche mes quarante ans. Vous suivez, arithmétiquement ? J’ai ressorti de mes cartons un antique générateur. Il faut coder à la main, pas de souris, un bestial fichier texte en entrée avec des symboles cabalistiques dedans, mais ça fonctionne nettement mieux que la plupart des générateurs actuels qui me bouffent la moitié de mon disque dur, qui sont sans doute très beaux, très esthétiques, mais qui me pissent dix mille lignes de code, là où j’en écrirais le centième du quart de la moitié. J’ai l’impression d’être un informaticien des années soixante-dix face à mes écrans tristounets en mode texte, sans l’ombre d’une couleur ou d’un simple trait graphique, mais j’avance à pas de géant. J’ai balancé hier matin sur le réseau ma maquette, avec un émulateur ...
    ... d’environnement. Dans l’après-midi, le client a pu manipuler, il est très content. Sophia m’a confié qu’il aurait dit : — Si c’était ce bonhomme qui avait, dès le départ, écrit mon programme, il y aurait belle lurette que tout ce merdier serait fini ! Bref, Le client est content, Sophia est contente, mon directeur d’agence est content, et même le siège ! Même si certains font une tronche d’enfer jusqu’au sol. Mais ça, je m’en fiche allègrement ! Et puis, paf : le truc con ! — Comment ça ? Aller chez le client ?— Oui, il veut vous avoir sous la main, Fabrice… Je suis désolée, il insiste lourdement…— Mais il n’a JAMAIS été question que je bouge ! Nous sommes à l’ère d’Internet et de la virtualisation, je n’ai aucunement l’intention de traverser toute la France, même s’il fait meilleur chez vous que chez nous !— Il… il insiste !— Sophia, dites-lui que c’est NON.— Mais vous êtes célibataire, pas de famille, pas d’enfant… Ah la belle excuse ! Fichu réseau social de notre saloperie de SSII qui permet de tout savoir sur tout le monde de la boîte ! Mais que fait la CNIL ? — Et alors ? Être célibataire justifie tout ? Sauf erreur de ma part, vous êtes aussi célibataire. Vous accepteriez facilement de venir visiter notre Cap-Blanc-Nez et ses cent trente-trois mètres de haut ? Elle me promet de faire ce qu’elle peut. Tout ce qu’elle peut. En fin d’après-midi, elle me téléphone, catastrophée : — Il insiste lourdement… Il EXIGE que vous veniez, il dit qu’il en a le droit. Il est même passé ...
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