1. Un plaisir comme un autre (1)


    Datte: 13/05/2019, Catégories: Erotique,

    Hypnotisée par la tablette de chocolat au lait qui se trouvait ouverte sur la table du salon, Louise avait beau se dire que ce n’était pas bien. Sa main n’obéissait plus à son cerveau. Elle fit un effort qui lui parut surhumain. Le papier argenté recouvrait l’indécente provocation. D’un geste plutôt brusque, elle se releva pour ranger loin de sa vue l’attirante douceur. Ses hanches la remerciaient muettement. Dans un des éléments de sa cuisine, entre les gâteaux et les confitures, les carreaux de sucrerie trouvèrent une place, bien à l’abri de ses regards. Elle débarrassa aussi de la table, le plateau-repas qui contenait les reliefs de son diner. Ensuite elle pressa sur le bouton de la zappette, changeant de chaîne pour voir si un programme pourrait lui convenir. Une à une, elle fit le tour des stations sans vraiment trouver ce qu’elle désirait. Soudain, sur l’une d’entre elles, des images d’un genre osé lui apparurent. Elle stoppa un instant la ronde des programmes et ses yeux coulèrent sur une scène… — oooOOooo — L’homme à l’écran, nu comme un ver, s’affairait sur une femme tout aussi déshabillée. Les gros plans n’omettaient aucun détail. Le X rose dans le coin supérieur droit de la télévision, attestait du contenu du film. Louise ne pensait plus au chocolat. Ce qui se passait sous ses yeux attirait son regard et la remuait complètement. Bien sûr, elle avait bien conscience que dans la vraie vie… ça n’était jamais comme ça. Les soupirs sonnaient faux. Mais depuis si ...
    ... longtemps que son corps était en sommeil… alors, d’un geste rapide, elle enfonça la touche rouge de la télécommande. L’écran devint instantanément noir. Plus un bruit dans la maison, seul le tic-tac de l’horloge gardait une sorte de vie au salon. La femme assise, les yeux dans le vague, fit un réel effort pour se redresser. Il était l’heure de se coucher. Combien de soirs en ces huit années de solitude, avait-elle repoussé cet instant qui pourtant revenait, jour après jour ? Pas de photographie sur les murs, pas de trace de ce qui avait existé avant le départ de Jean. Après son divorce, elle avait pris un temps infini, déchirant une à une les empreintes imprimées de cette vie qui s’était achevée dans le bureau d’un juge. D’un côté, celles où elle était seule, de l’autre les morceaux où le visage, le corps de ce… sale type apparaissait. Elle avait mis dans des boites de fer-blanc tous les clichés qu’elle désirait garder. Les autres avaient fini dans les flammes orangées de la cheminée. Douze années de vie commune qui se consumaient en quelques minutes, et un bilan plutôt mitigé, pour ce qui en résultait. Si Jean ne la faisait plus vibrer depuis bien longtemps, elle s’était bien habituée à sa présence. Et la solitude avait fait son œuvre. En se levant du canapé, il y avait au coin des yeux de cette femme de quarante-trois ans, comme une larme. C’est difficile de recommencer quelque chose quand on se retrouve isolé. La glace de la salle de bain devant laquelle elle se planta, juste ...
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