Les premiers - épisode 2
Datte: 14/05/2019,
Catégories:
aventure,
sf,
... Dents », précisa-t-elle.— Comment ça, une voix ? demanda Hiro.— Une voix, répéta Catherine. Le diable seul sait ce qu’ils veulent dire par là. Elle bavarda quelques minutes encore avec les remuants duveteux, abandonna la partie en un haussement d’épaules. — Une voix… Elle leur a indiqué le moyen d’empoisonner leurs pointes de flèches au moyen d’un suc extrait de certaines plantes, elle leur dit comment se soigner quand ils sont malades, elle leur avait annoncé la venue imminente de voyageurs venus du ciel… * * * Tout d’abord, ce fut relativement facile. Ce n’était pas vraiment une paroi, mais plus exactement une pente raide de caillasses, semée de bruyères tentaculaires et de diverses sortes d’épineux. Mais la pierre était chaude, aveuglante, réverbérant cruellement chaleur et lumière solaires. Après dix ou quinze minutes d’escalade, Abraham et ses amis, en nage, durent contraindre à une halte leurs compagnons velus qui, excités au dernier degré, allaient et venaient, émettant un babil assourdissant. — Demande-leur si c’est encore loin, suggéra Abraham à la jeune Française.— Moins que pas longtemps, répondit Catherine après quelques instants de conversation et de gesticulations.— Ça veut dire quoi, ça ? grogna le commandant. Dix minutes, deux heures, trois jours ? Essuyant son front en sueur, elle fit un geste d’ignorance. — Mes reins et mes jambes sont de plomb, se plaignit Bettina.— Tu peux redescendre, dit Abraham. Mais je te le déconseille… Regardant vers le bas, elle ...
... vit les loups, immobiles, la regardant comme elle les regardait. Ils ne tentaient cependant pas l’escalade, ayant appris à leurs dépens et, depuis longtemps, ce qu’il leur en coûterait. La pénible escalade recommença. De loin en loin, la pente leur offrait une sorte de palier où ils pouvaient reprendre souffle. Puis il fallait repartir. Silencieux, ils grimpaient, étreints par la curiosité, poussés au dos par la présence redoutable des loups. Sous leurs pieds, le gouffre. Au-dessus de leur tête, la paroi et le soleil. Bientôt, la douleur et la fatigue s’estompèrent, leurs gestes devinrent purement mécaniques. Ils oublièrent leurs poursuivants, l’étrangeté de l’aventure pour ne plus vivre que dans le labeur physique de leurs corps : tendre la main, pousser sur les pieds, chercher une nouvelle prise, recommencer… Soudain, tendant la main, Abraham ne rencontra plus que le vide. Il leva la tête et vit au-dessus de lui des duveteux qui lui tendaient la main en riant et, dans un ultime effort, déboucha sur une plate-forme relativement spacieuse qui s’étendait au pied d’une formidable muraille, rigoureusement verticale, creusée sur toute sa hauteur d’une multitude d’ouvertures. Des duveteux par milliers… Dans chacune des ouvertures s’encadrait un ou plusieurs visages velus. L’air vibrait d’onomatopées, de cris joyeux. Un vacarme assourdissant. Au pied de la muraille s’ouvrait une grotte qui par maints passages donnait accès aux abris disséminés à l’intérieur de la muraille. À l’entrée ...