Les premiers - épisode 2 - Histoires de Sexe

Les premiers - épisode 2

... grands cris d’enthousiasme. — Doucement ! dit Hiroko. Calme-toi. Il faut d’abord effectuer les relevés nécessaires. On ne peut pas se lancer ainsi à l’aveuglette… Au fait, comment se fait-il qu’Abraham et Bettina ne soient pas sortis de leurs caissons ?— Tu crois pas qu’ils soient morts, ces cons ? pouffa Catherine. Le gag, je te dis pas !— Viens… Le cœur empli d’angoisse, Hiroko remonta à l’étage, dans la minuscule pièce dévolue aux caissons, pour constater, avec soulagement, avec perplexité, que leurs compagnons n’avaient pas utilisé ces équipements. À l’instant même où le Japonais et la jeune Française faisaient cette découverte, leurs amis débouchaient dans la salle. Embrassades et questions se croisèrent pendant quelques instants, puis les voyageurs en revinrent à l’observation du vaste univers qui les entourait. — Bon, va falloir préparer Wolfgang, dit Abraham. Charge dans sa mémoire la liste des tests que je devrai effectuer.— C’est déjà fait.— Oh, Bon Dieu, vous nous faites chier avec vos procédures ? Est-ce qu’il faut vraiment suivre à la virgule près le programme ? s’insurgea la jolie Hollandaise. Emmanuel Comte n’est plus là, ce gros con qui pue, pour nous régenter, profitons-en, merde ! Mais regardez, regardez donc, est-ce qu’il y a besoin de tests ? Abraham haussa les épaules : — Je tiens à ma peau, figure-toi…— Le commandant a raison… approuva Hiroko. Catherine leva les bras, prenant l’univers à témoins : — Le commandant… Pourquoi pas l’amiral, pendant que vous ...

... y êtes ? Merde, arrêtez ce cinéma, les gars… On n’est plus à Luna, le plus proche journaliste est dans un autre univers…— Ecoute, expliqua patiemment le Japonais, nous ne savons rien des univers alternatifs. Ce serait vraiment trop con d’être arrivés là pour crever comme des chiens, victimes d’un micro-organisme contre lequel nous serions sans défense…— Vous avez entendu Monsieur le Savant ? dit Abraham. C’est lui qui dirigera la maison pendant mon absence et je vous conseille de ne pas jouer les Jacques…— Tu nous fesserais ? minauda Bettina.— Je vous collerais mon poing sur la gueule, rectifia le commandant. Et ce n’était pas proféré sur le ton de la plaisanterie. Hiroko leva les mains en un geste apaisant. — Allons, du calme ! Est-ce que vous vous rendez bien compte du spectacle que vous donnez à notre ami Carl ?— Oui, au fait… Il est toujours avec nous, celui-là ? Ils pivotèrent pour observer la console qui leur permettait, jusqu’à un certain point, de dialoguer avec celui que Bettina avait surnommé le dieu dans la bouteille. Un dialogue difficile. Entre une créature immatérielle, virtuellement immortelle, et des êtres de chair et de sang, le fossé était trop grand pour autoriser d’autres échanges que des formules mathématiques… Abraham retrouva tout à coup le souvenir des étranges visions qui avaient accompagné sa plongée dans le noir : illusions tissées par son cerveau soumis à des perturbations inconnues ou contact réel avec la mystérieuse entité ? Il ouvrit la bouche ...