1. Les premiers - épisode 2


    Datte: 14/05/2019, Catégories: aventure, sf,

    ... pour parler de cette expérience, mais garda finalement le silence, retenu par la perspective des trop nombreuses questions auxquelles il devrait répondre. Plus tard, plus tard… Tandis que l’Albert venait doucement prendre son orbite autour de Terre Bis, les voyageurs vérifièrent et apprêtèrent le module Wolfgang Pauli, qui constituerait leur habitation à la surface de la planète. Wolfgang occupait à lui seul l’une des sphères du « train spatial ». C’était un énorme ensemble qui portait dans ses flancs les véhicules nécessaires à l’exploration de ce monde nouveau et les « utilitaires » : taupe, défenseur, bâtisseur. Outre la reconnaissance du site, la tâche prioritaire des voyageurs consisterait à aménager une caverne. À terme, l’Albert entamerait une lente et prudente descente vers le sol de Terre Bis pour être transporté dans la caverne et renouer le lien avec Terre Une afin d’annoncer la bonne nouvelle :nous ne sommes plus cantonnés dans la petite arrière-cour de notre Système Solaire — et ouvrir la porte aux vagues de colons. — Mais nous n’en sommes pas là, dit Hiroko. Grâce au ciel, Abraham parut se reprendre, redevint calme et concentré au moment d’entrer dans Wolfgang. Bien sûr, l’ordinateur du bord dirigerait toute la manœuvre de descente : une procédure désormais bien rodée. L’intervention humaine devrait se limiter à préférer tel ou tel site d’atterrissage. Mais une machine restait une machine et allez savoir ce qui pouvait se passer en chemin : des turbulences ...
    ... inattendues, la panne d’un radar… On n’avait pas encore trouvé mieux qu’un homme pour réagir aux imprévus. D’autant que le Wolfgang n’avait rien d’un poids plume : 200 tonnes qu’il faudrait freiner, guider jusqu’au contact final. Abraham sentit la tension du Japonais et s’en agaça : — Ça va, petit homme jaune, on en a vu d’autres… Il déverrouilla le panneau ménagé dans la cloison et s’enfila malaisément dans le boyau étroit, disparut de la vue de ses compagnons. Un instant plus tard, l’interphone émit un bref sifflement. — Je m’installe… Dans l’étroit habitacle du pilote, Abraham enfilait son scaphandre et ses amis l’entendaient pester contre l’exiguïté du lieu. Enfin, il en vint à bout et se livra à un essai complet de fonctionnement : climatisation, arrivée d’oxygène, manœuvre des armes et des outils encastrés dans les manchons des poignets… Tout était en ordre. Il rabattit la double visière de verre blindé devant son visage et appela ses amis par la radio fixée à son torse. Écoute parfaite. Il adressa un signe amical à la caméra qui braquait sur lui son œil rond, puis se sangla sur son siège. Le convertisseur logé à bord de la navette s’éveilla et ils en ressentirent immédiatement la pulsation lente et profonde à l’intérieur de leurs crânes. — Ohé, Tokyo, tu dors ?— L’ordinateur vient d’achever ton plan de vol, annonça la voix égale du petit Japonais. Largage dans deux minutes au-dessus du cinquantième parallèle…— Bonjour, la France ! dit Abraham.— La température au sol ...
«1...345...14»