Perle de Guinée -2 - Histoires de Sexe

Perle de Guinée -2

... pétille et l’eau du café chauffe dans ma vieille gamelle de routard. — Bonjour Jane, plaisanté-je…— Salut Tarzan ! Toi bien dormir ?— Moi beaucoup rêver…— Pas faire bisou ? Je m’exécute avec empressement et un chaste baiser inaugure notre première vraie journée de Robinsons… que nous réserve-t-elle ? Je sors la boîte de café lyophilisé, nous n’avons qu’un seul quart que nous devrons partager… je fais un peu la grimace, Boubacar n’ayant pas poussé la sollicitude jusqu’à prévoir le sucre ! — Tu ne m’en veux pas pour hier soir ?— Je n’ai rien à te pardonner, princesse, mais si tu veux qu’on en parle…— Si tu me parlais un peu de toi d’abord ? Je suis assis sur un petit monticule de sable près du foyer, Anne-Marie vient s’installer près de moi et pose un instant sa tête sur mon épaule. — Tu as une femme, une copine ? Pardon… désolée, je te laisse parler !— Au moins tu es directe ! J’avais une copine… nous avons vécu trois ans ensemble et puis elle est partie en Australie… moi je suis resté terminer mes études de vétérinaire à Maisons-Alfort, et elle s’est mariée là-bas…— Ah ! Je connais Maisons-Alfort, j’ai habité tout près, à Créteil pendant les dix années que j’ai passées en France… j’ai fait mes études à l’Hôpital Henri Mondor. En fait, tu vois, je suis une sorte de négresse blanche ! Noire à l’extérieur… un peu blanche dedans ! Nous éclatons de rire, un paquet de biscuits tiré de mon sac complète le petit-déjeuner et la vaisselle est vite faite sous le petit filet d’eau, ...

... vestige de notre cascade la veille. Quand aux miettes… une volée de tisserins effrontés en avait déjà fait son affaire. — Donc, poursuit la jeune femme, tu es vétérinaire… et tu fais quoi en Guinée ?— J’ai eu mon diplôme il y a trois ans, j’ai fait des vacations en parc zoologique, en France et en Tanzanie. Je viens de travailler un an dans le parc du Niokolo-Koba au Sénégal et j’ai pris un congé pour venir voir l’autre face du Niokolo, en Guinée… découvrir le pays, connaître les gens, faire des photos.— Tu as bien commencé, on dirait…— J’en ai l’impression, en effet ! Que penses-tu qu’il va nous arriver maintenant ?— On a plus qu’à attendre que passe une pirogue… l’attaque de celle de Boubacar doit être connue et il est possible que la police de Nafissa envoie une patrouille… ça peut prendre deux, voire trois jours, avec un peu de chance.— On a juste de quoi manger aujourd’hui, il va falloir explorer les environs si on ne veut pas jeûner… Nous décidons de commencer par le semblant de sentier que j’ai repéré en débarquant de la pirogue et qui s’enfonce dans la forêt dense qui borde la rivière. Je remercie le ciel d’avoir récupéré une machette, ce sentier, qui n’est peut-être qu’une piste animale, est envahi de buissons épineux, de jeunes arbres et nous n’avançons qu’à grand peine, harcelés par des nuées d’insectes. Petit à petit le couvert s’éclaircit et nous débouchons sur une sorte de clairière, elle-même ouverte sur la savane arborée qui couvre une bonne partie du pays. Au ...