1. Perle de Guinée -2


    Datte: 15/05/2019, Catégories: fh, couleurs, bain, forêt, amour, Oral pénétratio, humour, aventure,

    ... centre de la clairière, une maison, probablement abandonnée depuis longtemps. Le toit s’est en partie effondré, fenêtres et portes sont absentes ou pendent, arrachées à leurs gonds. Un gros manguier, couvert de fruits empiète sur la véranda effondrée. À notre arrivée, c’est la débandade parmi une troupe de pintades sauvages qui cherchent leur pitance dans ce qui fut sans doute, il y a longtemps, un potager. — Ce doit être une ancienne maison de « toubab » me dit Anne-Marie, c’est une construction trop sophistiquée pour être Bassari ou Peuhl… C’est vrai que malgré les années, les murs de basalte n’ont guère bougé et que seul l’enduit et les parties en bois ont souffert. Nous visitons prudemment les pièces envahies par la végétation, chambres, séjour aux murs chaulés couverts de graffitis. — Je pense que des miliciens de Sékou Touré ont dû occuper les lieux pendant quelque temps, vu la nature des inscriptions :— Le pouvoir au peuple, « Le peuple » c’est Sékou… il y a même quelques mots de russe, poursuit-elle. La cuisine, ouverte sur le semblant de jardin, est aussi dévastée que le reste, mais nous récupérons quelques ustensiles, casseroles, gobelets, un seau et autres bricoles. Anne-Marie déniche même un bocal de verre contenant… du gros sel ! — On ne sait jamais, dit-elle, si nous devons passer quelque temps ici… ça peut nous être bien utile ! Cette réflexion anodine me plonge dans un abîme de perplexité… je n’ai pas vraiment réfléchi au problème de notre isolement ; en ...
    ... fait, je n’arrive pas à envisager la fin de cette aventure et… je n’ai pas le sentiment qu’Anne-Marie s’en soucie non plus… Bizarre ! Nous continuons notre visite, dérangeant les multiples animaux qui ont élu domicile dans cette ruine : singes verts, oiseaux, rongeurs, insectes et un ou deux serpents, dont (quand même !) un jeune cobra qui fait face, capuchon déployé, à ces intrus à deux pattes. J’ai une certaine pratique des serpents et, à l’aide d’une perche ramassée à l’extérieur, j’ai vite fait de le soulever et de l’expulser sans lui faire de mal… il file dans la végétation sans demander son reste. Anne-Marie n’a pas hurlé… mais je vois bien qu’elle n’en mène pas large ! Je suis moins compétent en matière de jardinage et j’avoue que je n’aurais pas su reconnaître, parmi le fouillis végétal, les quelques descendants de légumes cultivés qui subsistent encore dans ce qui fut le potager ! — Regarde ! Des patates douces… du manioc ! Avec la machette, nous déterrons quelques tubercules et remplissons le seau providentiel. Le soleil commence à taper fort et nous décidons de retourner à la rivière pour nous rafraîchir et laver notre récolte. La transition entre la savane brûlante et la forêt ombragée est étonnante, lorsque nous arrivons au bord de l’eau, il fait presque frais ! J’inspecte soigneusement les environs et le lit de la rivière… on n’est jamais trop prudent. Mais le courant est trop fort, les rapides trop rapprochés pour attirer les crocodiles. Une avancée rocheuse ...
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