1. Offert à mon admirateur


    Datte: 18/05/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... puis, au détour d'une discussion tardive, je lui ai dit que c'était bon. Je me sentais prêt. En réalité je me suis à la fois détesté et adulé le lendemain matin, en parcourant les messages de la veille. C'était ce genre de discussion où l'esprit, embrumé par le désir extrême et la fatigue, se libère de sa gangue de pragmatisme qui l'empêche, le jour, d'exprimer au grand jour ses fantaisies les plus osées. Ce genre de discussions où l'on joue carte sur table, et où l'on ne craint plus ni la honte, ni le remord. Je m'étais flanqué moi-même au pied du mur, et la sentence ne tarda pas à tomber. "Réserve ta journée de samedi, on se retrouvera dans ce café, on boira un verre en discutant. Puis je t'emmènerai chez moi pour la suite." Pendant les jours qui ont suivi, impossible de trouver le sommeil. Mes digressions fantasmagoriques de l'avant sommeil étaient trop agitées. Dans ma tête, tout n'était qu'un déluge de sexualité, de pénis turgescents, de lèvres, de langues, de sueur, bref : de sexe. Le jour même, mon cœur battait à cent à l'heure, j'en avais presque la nausée. Vous savez, comme avant un examen oral. Je lui avais donné ma description, afin que l'on puisse se retrouver facilement. Lui ne l'avait pourtant pas fait. S'il décidait de rester au loin et de m'épier, je ne le reconnaîtrais même pas. Je ne connaissais de lui que son corps nu, sa frêle carrure, sa bite aussi. J'étais arrivé en avance, impossible pour moi de le faire attendre : j'étais trop impatient, trop ...
    ... fébrile. Lui en revanche est arrivé précisément à l'heure. Pas une minute de plus, pas une minute de moins. Il s'est assis face à moi et m'a simplement dit : "Tu es en avance." On a parlé pendant une bonne heure, de tout et de rien, de nos dernières lectures comme de l'été qui s'achevait. Je répondais mécaniquement, sans réfléchir, j'étais obnubilé par lui. Il était en fait incroyable beau : ses traits fins lui donnaient une allure générale plutôt efféminée, tout en restant mâle. Sa chevelure blonde tombait sur son front, occultant légèrement son œil droit d'une mèche qu'il ne cessait de chasser, ponctuant ainsi ses phrases de très discrets gestes de la main. Il avait le nez grec qui indiquait le chemin vers une bouche aux lèvres pulpeuses, appétissantes. S'il avait été plus costaud, il aurait été l'archétype de la statue grecque que l'on peut contempler en musée. Peut-être mon jugement était-il faussé par l'idéalisation que j'avais faite de lui dans mon esprit, mais c'est, sans mentir, l'image que j'avais de lui. Par ailleurs il était très bien habillé. C'était un jeune homme de goût, du haut de ses vingt-cinq ans. Finalement, il se leva, paya la note sans me demander mon avis, puis me dit : "On s'en va. Suis-moi." Nous n'étions vraiment pas très loin de chez lui, car moins d'une dizaine de minutes plus tard, nous étions à l'arrêt devant la porte de son immeuble. Il ouvrit la porte et m'indiqua l'ascenseur, j'y entrai et nous montâmes jusqu'au quatrième étage. Une fois la porte de ...
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