Le Resort (14)
Datte: 20/05/2019,
Catégories:
Trash,
... bébé. Tu ne sais pas à quel point cela me fait du bien. » C’était Alicia, revenant graduellement à elle mais qui, dans sa semi-inconscience, n’a rien manqué de la conversation. Il lui est inutile de cacher quoi que ce soit. Silencieux, j’observe la scène depuis le début. « Cela te fait du bien, oh ! tout à fait ! reprend Sophie. Un bon verre de lait chaud et ensuite une partie de jambes en l’air pour finir la nuit ! C’est comme ça que tu pensais récupérer des forces, madame la doc ? » Alicia s’est assise à son pupitre, aidée de Catherine qui s’est également assise à ses côtés. Sophie est sidérée dans son incompréhension. Tout ce qu’elle sait avec certitude, c’est qu’on l’a trompée. Elle finit de se vider le cœur : « J’avais tant espéré le bonheur de te revoir, Alicia ! Même si ton état a changé. Je me mourais d’ennui et de tristesse en attendant ce jour. Je pensais que tu vivais la même chose que moi. Et qu’est-ce que j’ai devant moi aujourd’hui ? Mon amour, ma vie, ma femme qui, au lieu d’avoir patienté et espéré, s’est jetée dans les bras d’une autre ! Je t’ai perdue, j’ai perdu l’amour de ma vie !» Le cœur inondé de chagrin et l’esprit bouillant de colère, elle achève de déverser son fiel : « Tu es une belle menteuse, Alicia LeBel ! Vous êtes toutes deux de belles salopes ! Si ça vous chante de vivre votre vie ainsi, eh bien moi, je vous laisse ! Soyez toutes les deux heureuses ! Et puis allez au diable ! dit-elle, retenant avec peine ses sanglots. » Les deux filles ...
... l’écoutent silencieusement. Alicia garde les yeux fermés. Elle répand ses larmes sur sa surface de travail, ses épaules sursautant au rythme de ses sanglots. Elle demeure accoudée à la table, les doigts dans les cheveux, désemparée, grimaçant d’un douloureux chagrin. Catherine l’entoure de son bras, la serrant contre son épaule, les yeux également gonflés de tristesse. C’est en pleurs que Sophie vient se blottir contre moi : « Je n’aurais jamais dû venir ici, cette nuit, Simon ! Emmène-moi loin, je t’en supplie ! dit-elle avant d’éclater en sanglots. » J’ai devant moi trois malheureuses : Alicia, qui n’a plus la force d’essayer d’expliquer la situation à sa biche bien-aimée, Sophie, le cœur en mille morceaux après avoir constaté l’infidélité de sa conjointe, et Catherine, désolée d’avoir causé, par ses agissements, la rupture du couple. Mais le pire dans tout ça est que c’est moi le seul responsable de cette tragicomédie dans laquelle je les ai toutes entraînées. [À l’aide, quelqu’un ! Y a-t-il un auteur ou un super auteur dans la salle qui pourrait m’aider ? Mes filles n’ont vraiment pas mérité que je les conduise dans cette cruelle situation. Ce sera donc à moi seul d’assumer un dénouement harmonieux pour toutes.] Sophie répand son âme sur mon épaule. « Je n’ai plus que toi, Simon, me dit-elle. Tu es le seul en qui j’ai encore confiance. Console-moi, je t’en prie ! m’implore-t-elle dans ses pleurs. » Doucement, je l’entraîne dans la chambre à coucher d’Alicia. Je referme la porte ...