1. Nouvelle (16)


    Datte: 27/05/2019, Catégories: Erotique,

    Elle décida, le soir même, d’envoyer un SMS soigneusement écrit à l’homme aux cheveux blancs: « Merci pour votre carte ; j’espère que votre voyage à Londres s’est bien passé ; Pouvons-nous nous voir dès que vous aurez un moment ? » Voilà, c’est fait se dit-elle en poussant un soupir de soulagement. La réponse ne se fit pas attendre: « Volontiers. Je suis disponible demain après-midi ». Elle expira un « yes ! » de contentement et pianota nerveusement sur son portable: « 15h bar Chez Camille 18e ? ». Elle guettait anxieuse la réponse ; la jeune femme se disait qu’elle aurait peut-être dû choisir un endroit plus chic mais bon, ce n’était pas très loin de chez elle et ce bar était tranquille l’après-midi ; et de toute manière, elle ne fréquente pas tellement les endroits huppés de la capitale. « Entendu. À demain. Bonne soirée ». Elle sourit soulagée: Marc n’avait pas l’air de lui en vouloir. Il lui semblait que sa soirée s’illuminait enfin. Elle dormit mal cette nuit-là ; sans doute nerveuse et tournant dans sa tête la manière dont elle allait lui parler du chantage dont elle était victime. Devait-elle lui en parler d’ailleurs ? Et si cela le décevait ? Et comment allait-elle s’habiller pour y aller ? Et si ça femme l’apprenait ? Autant de questions sans réponse qui s’évaporèrent avec le sommeil. Le lendemain, elle se mit en route, bien en avance, pour arriver au métro Abbesse. La jeune nouvelle avait choisi sa tenue avec soin, non sans de nombreuses hésitations et ...
    ... changements: elle avait dû essayer presque tous ses vêtements d’été en interrogeant son miroir. Elle voulait être elle-même, naturelle mais avec une touche de charme discret. Pas de maquillage mais sa longue chevelure brune bien brossée pour lui donner du brillant ; une jupe droite noire à mi-cuisse et une paire de tongs Havaianas ; son nouveau t-shirt un peu moulant couleur saumon clair et aucun bijou pour ne pas avoir l’air d’en avoir fait trop. La jeune femme s’était regardée une fois de plus devant sa glace et s’était trouvée trop girly et pas assez féminine. Pourtant sa jupe courte mettait bien en valeur ses jambes galbées par des années de danse. Alors elle décida de ne pas porter de soutien-gorge ; elle en avait l’habitude. Ça sera ma petite touche de féminisme-glamour et en été c’est tout de même plus agréable, s’était-elle dit. Mais là voilà déjà qui arrive « Chez Camille » rue Ravignan. La devanture en bois jaune laisse voir à travers les grandes vitres le comptoir et ses grands tabourets. Elle y était déjà venue avec des amis un soir de concert. Tout l’intérieur du bar est décoré d’objets des années 50 et de nombreux portraits de musiciens américains de cette période ornent les murs un peu délavés. Elle salua le serveur et s’installa dans un coin discret un peu à l’écart ; une sorte d’alcôve à l’abri des regards des clients. Son thé glacé ne tarda pas à arriver et elle feuilletait nerveusement un magazine laissé pour les consommateurs. Elle était en avance et l’attente lui ...
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