Il était un petit navire... - Histoires de Sexe

Il était un petit navire...

... même si je ne me fais pas d’illusions sur leurs intentions. Je repousse leurs propositions avec une gourmandise précieuse. Samedi, cinquième jour de croisière. Je viens de téléphoner à mon mari grâce au wi-fi du bateau. Comme les appels Internet sont gratuits, nous avons longuement bavardé. J’ai répondu à ses questions, essayant de ne pas être trop enthousiaste et lui faire sentir combien c’est agréable alors que lui est resté à la maison. oooOOOooo Aujourd’hui, c’est une journée entre deux escales, et donc comme programme, piscine et farniente. Myriam et ses amis m’accueillent. Ils sont charmants. Malgré la brise du grand large, la chaleur est accablante et chacun va se rafraîchir régulièrement. De là où je suis, je remarque que Myriam et un des Belges sont étrangement complices dans l’eau. Soudain elle revient pour prendre une serviette de bain et retourne vers la piscine en disant : — Arne a un petit problème. Personne ne réagit. Les autres somnolent. Le "Arne" sort de l’eau avec une serviette autour des reins, mais au lieu de venir nous rejoindre, lui et Myriam partent du solarium. La compagne d’Arne entrouvre les yeux mais ne réagit pas. Peut-être est-ce mon esprit suspicieux ; mais, connaissant ma coloc, j’entrevois un départ pour une partie de jambes en l’air. Comme personne ne bouge, je ne dis rien. Ce n’est pas mon problème. D’ailleurs, lorsque le couple revient, ils sont accueillis par l’indifférence des autres. De retour dans notre cabine, je ne peux m’empêcher ...

... de sermonner Myriam. — Tu devrais être plus prudente. Vraiment, partir avec Arne devant tout le monde, c’est de l’inconscience ! Tu n’as pas le droit de mettre ce couple en péril ! Imagine que sa femme se soit doutée des raisons de votre absence… Myriam éclate de rire devant ma remarque. J’insiste. — Ce n’est pas drôle.— Mais si, c’est drôle. Cocasse, même. Sa femme… et elle rit.— Je ne comprends pas. Qu’est ce qu’il y a de si drôle ?— Ils sont libres. Tous les quatre. Les deux couples sont des libertins. Quant à sa femme, elle m’a déjà vue avec Arne !— Ahhh ! dis-je, me sentant stupide et dépassée.— Mais oui. C’est lui qui m’a draguée sous ses yeux. Elle nous a suivis dans la chambre et a regardé.— Ahhh !— Pareil pour Jens, l’autre gars. J’ai couché avec les deux. Je ne sais que dire devant tant de liberté d’esprit. Bien sûr, je sais que cela existe, mais c’est la première fois que je me trouve confrontée à cette réalité. Après tout, cela ne me concerne pas. Chacun fait comme il en a envie, du moment que c’est en privé. — Et toi, comment tu le trouves, Jens ? La question me surprend, surtout dans ce contexte. Mais avec Myriam on peut passer du coq à l’âne en moins d’une seconde, aussi je réponds le plus simplement possible : — C’est un bel homme.— Lui aussi te trouve très attirante.— Stop, Myriam. Stop. J’ai juste dit que c’est un beau garçon, pas plus.— Peut-être. Mais s’il te plaît, pourquoi ne pas en profiter ? Vous êtes en vacances, il est disponible, et en plus c’est un ...