Il était un petit navire... - Histoires de Sexe

Il était un petit navire...

... très bon coup. Je suis sidérée qu’elle ose me faire cette proposition. Elle sait que je suis mariée. En plus, elle connaît mon mari. — Je suis une femme fidèle. Je n’ai jamais trompé mon mari. C’est une question de confiance et d’honnêteté. Toi, tu es libre. Pas moi.— Honnêteté et confiance ? Bien sûr, mais à condition que ce soit réciproque, non ?— Parfaitement.— Et ton mari, il pense la même chose.— Mais bien sûr !— Alors ce n’est pas l’homme que je connais. Moi, celui que je connais me semble plus… plus libre !— C’est ridicule.— Juste une question… Que fait ton mari, actuellement ?— Il est à la maison, bien sûr. C’est samedi et je viens de l’avoir au téléphone, sur son portable.— C’est bizarre… Moi, j’ai entendu dire qu’il avait déposé des RTT pour partir avec sa maîtresse.— RTT. Maîtresse. Tu divagues.— Écoute, Diane, je ne voulais pas t’en parler, mais ton mari a une maîtresse dans la boîte. Je sais par ma copine des ressources humaines qu’il a déposé des jours. Alors il t’a raconté des conneries. Il est en train de s’envoyer en l’air. Alors, confiance… honnêteté… Son aplomb me stupéfie. Je ne crois pas un mot de ce qu’elle dit. Mais pourquoi me débiter des horreurs pareilles ? Je vais lui prouver le contraire. — Je vais l’appeler sur le fixe. Tu vas bien voir…— Si tu veux, mais moi à ta place, je le laisserais s’enferrer dans son mensonge. Appelle-le sur son mobile, demande-lui où il est, et en même temps appelle le fixe. Comme ça tu auras la preuve qu’il te ment.— ...

... D’accord, mais je fais comment pour appeler deux numéros en même temps ?— J’appelle chez toi, et toi son portable. Elle a raison, c’est la meilleure solution. Et comme ça elle verra qu’elle se trompe, qu’un couple peut être un vrai couple avec la fidélité et la tendresse qui vont avec. Nous composons les numéros. — Chérie, il y a un problème ? Pourquoi tu me rappelles ?— Juste l’envie de t’entendre à nouveau. J’ai l’impression de le déranger. Il est comme essoufflé. Je reprends : — Je te dérange. Tu n’es pas à la maison ?— Mais si. J’arrive juste. J’ai juste fait un petit footing. Pendant ce temps, Myriam lance l’appel sur le fixe. Elle me fait entendre la sonnerie. Pourtant, dans mon portable, je n’entends rien derrière mon mari. Il s’inquiète : — Ça va ? Tu as une voix bizarre ! Un problème ? J’essaie de parler alors que j’entends la sonnerie qui sonne dans le vide. Mais peut-être qu’il est au sous-sol ou à l’étage, et qu’il n’entend pas… — Non, juste je me demandais si je n’avais pas perdu un papier. Tu peux aller dans le salon et regarder ? Le fixe est dans le salon. Je lui fais chercher un document imaginaire. La sonnerie s’arrête, elle bascule sur un répondeur. Aussitôt Myriam relance. Sonnerie… Mon mari cherche… Il n’entend pas… De toute façon, s’il était vraiment à côté du fixe, moi je l’entendrais par l’écouteur. La preuve est faite : il n’est pas chez nous. Il ment. Je n’ose imaginer les causes de son essoufflement. Myriam me souffle de raccrocher. Elle a raison. C’est ...