1. Un début d'explication


    Datte: 10/06/2019, Catégories: handicap, policier, fantastiqu,

    ... préparer une. Il accepte et une fois le pain tartiné, je le lui tends. Il l’attrape et je commence à étaler du beurre sur une dizaine d’autres tranches de pain de mie. Émile a déjà avalé trois tartines lorsque je pose la dixième près de sa tasse. Je me lève, Jim répèteso alone etLA Woman est remplacée parVolunteer de Jefferson Airplane. Cette radio passe de la bonne zic, me dis-je, en contemplant Émile qui se goinfre. Il ne me regarde plus. Le moment est venu de courir vers la porte et de tailler ma route. Je suis sur le point de sprinter quand j’aperçois derrière la fenêtre un cheval dont le cavalier est attifé comme un poulet. Il fait le tour de la 205. J’ignorais qu’ils avaient une police montée dans le coin ! J’abandonne mon plan et me tourne vers Émile, le visage défait : — Émile y’a un keuf qui tourne autour de la tire. Ça craint ! Émile se lève, croque un dernier morceau de tartine et scrute par la fenêtre. L’homme a sorti un morceau de papier et un stylo de sa veste aux multiples poches et s’apprête à écrire le numéro de la plaque de la bagnole. — Émile ! Il faut faire quelque chose, sinon ses copains vont pas tarder à rappliquer et on va finir en cage. Il prend son temps, semble peser le pour et le contre, et finalement sort la clé de sa poche pour ouvrir la porte. Non pas lui, pensé-je. En voyant ce mastodonte, il comprendra tout de suite que nous sommes les braqueurs. J’ouvre la bouche pour dire à Émile de ne pas sortir, mais la porte laisse déjà entrer le soleil ...
    ... qui baigne la cuisine d’une lumière agréable. Émile est déjà sur le seuil de la porte. Le flic lève les yeux vers Émile. De l’inquiétude se peint sur son visage lorsqu’il découvre l’armoire à glace qui s’avance d’un pas décidé. Le flicaillon extirpe son arme de son étui et met Émile en joue : — Bouge pas mon gros ou je te fais un troisième œil. Ce n’est pas croyable, les emmerdes nous collent au train ! J’essaie de trouver quelque chose d’intelligent à faire ou à dire. Malheureusement, mon esprit est un vide sidéral, plus aucun neurone ne fonctionne. Je jette un regard inquiet à Émile qui continue de marcher vers le cogne comme s’il n’avait pas entendu la sommation ou comme s’il ne l’avait pas comprise, ce qui est une possibilité. Je me rue à l’extérieur et crie à Émile : — Bouge plus ! Il va te buter sinon. Émile me regarde par-dessus son épaule. Le flic pivote vers moi et m’adresse la parole : — Toi, tu vas sortir de la cabane les mains en l’air. Et ne joue pas au mariolle sinon je serais contraint de te tirer dessus. Le gendarme descend de son cheval tenant la bride dans une main et son arme dans l’autre qui est maintenant pointée vers moi. Émile s’élance sur le gendarme alors que presque dix mètres les séparent. Il va se faire descendre, me fais-je comme remarque, sans savoir comment je dois réagir. Tout cela ne dure pas plus d’une poignée de secondes et j’ai néanmoins l’impression de vivre la scène au ralenti. Je suis paralysé. J’ai peur que mon pote se fasse buter. J’ai ...
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