Antoine
Datte: 15/06/2019,
Catégories:
fh,
init,
conte,
fantastiqu,
initiatiq,
... supplieraient de les prendre, encore et encore. Et partout dans la rue, il voulait qu’on parle de lui. Que les filles soient nues et qu’elles se jettent sur lui, qu’elles l’admirent, qu’elles le tuent, qu’elles s’arrachent sa vertu. Que toutes les nuits, essoufflées dans leur lit, elles trompent leurs maris, dans leurs rêves maudits. Il se voyait déjà entouré des plus belles femmes que la Terre ait jamais portées, jalousé des uns, désiré des autres. Il s’imaginait dans une marée de femelles en chaleur et la vision le fit sourire, surtout parce qu’il savait parfaitement que c’était totalement imaginaire et qu’il n’aurait jamais cela. Non, en fait, il espérait surtout qu’une femme, rien qu’une, l’aimerait et accepterait de partager sa vie avec lui, car, avant toute chose, Antoine se sentait terriblement seul. Il savait bien que cette Irène ne serait pas celle-là, mais il espérait que ses « cours » avec celle qui donc, tout naturellement, était sa « maîtresse », lui permettrait de trouver, de séduire et surtout de garder la femme de sa vie. Il s’était donc lavé, changé, coiffé et avait même mis du déodorant. Il avait fait des efforts remarquables, à ses yeux, pour en arriver là et était donc satisfait. Il sortit et rejoignit le restaurant désigné par la carte et remarqua avec joie qu’une table avait été réservée et qu’une femme y était déjà installée. Elle se leva à son approche et lui fit deux bisous en guise de bienvenue. Elle était banale. Brune, les yeux marrons, un ...
... visage commun, un corps classique, rien d’extraordinaire, mais rien de repoussant non plus. Elle portait un gilet mettant légèrement en valeur sa poitrine sans toutefois trop en dévoiler. Sa jupe longue ne laissait apercevoir que ses chaussures à talons. Ses petites lunettes fines ne l’enlaidissaient pas, au contraire, elles lui allaient à merveille. Ses cheveux longs ne semblaient pas spécialement coiffés et retombaient au gré de leurs envies sur le dos de la chaise contre laquelle elle s’appuyait à peine, gardant son dos bien droit. La soirée fut très agréable, Irène ayant, contrairement à Natacha, un cerveau normalement constitué. Une fois le dessert terminé, Irène proposa à Antoine de la rejoindre dans une chambre. À peine entrée, elle lança : — Dévêtissez-vous.— Vous n’y allez pas par quatre chemins, vous, au moins ! répliqua Antoine.— C’est-à-dire que vos vêtements me désespèrent. Je préfère que vous les retiriez.— Qu’est-ce qu’ils ont ?— Ce n’est pas à moi de vous le dire. Enlevez-les, c’est tout. Antoine ne se fit pas prier. Cependant, il garda avec soin la remarque dans son esprit et se promit de demander des explications à sa maîtresse en rentrant. En attendant, il évacua rapidement le souci en ôtant toute trace de tissu. La jeune femme avait allumé quelques bougies pendant qu’il obéissait à son ordre et lorsqu’elle se retourna, il était dans le plus simple appareil. — Ma parole, vous avez agi comme si votre vie en dépendait. Vous n’étiez pas obligé de vous les ôter au ...