1. Antoine


    Datte: 15/06/2019, Catégories: fh, init, conte, fantastiqu, initiatiq,

    ... l’avait pas laissé. Par contre, Antoine le savait, cette carte serait la dernière. Il venait d’accomplir son but. Elle n’avait donc plus de raison de rester. Il sentit une profonde tristesse l’envahir. Il regarda autour de lui. Il n’avait plus le communicateur. Il ne pouvait pas donc pas lui parler. Il aurait tant aimé lui dire adieu. Il s’assit sur le lit, la tête dans ses mains. Il en avait les larmes aux yeux. Soudain, il se trouva idiot. Le communicateur n’en était pas un. Ce n’était qu’un bout de plastique vide. Il alla chercher un bandeau, se rassit sur le lit puis se couvrit les yeux de ce bout de tissu. — Maîtresse ?— Je suis là, répondit-elle d’une voix douce très proche de lui. Elle devait être juste devant lui. — C’est fini, souffla-t-il d’une voix légèrement tremblante.— En effet, dit-elle. Tu n’as plus besoin de moi. Tu as mis une femme dans ton lit et elle en a redemandé. Ton apprentissage est donc terminé. Je peux m’en aller satisfaite. Tu as été un très bon élève.— Merci, maîtresse. Merci pour tout. Antoine avait du mal à ne pas pleurer. Son orgueil le lui interdisait, mais il avait toutes les peines du monde à ne pas montrer son chagrin. — Sois heureux. Antoine hocha la tête. — Adieu, maîtresse, et merci.— De rien, répondit-elle. Merci à toi pour elle. Il sentit alors des lèvres douces se poser sur les siennes. Le baiser fut fugace, tellement qu’Antoine crut l’avoir rêver puis le silence se fit. Il retira son bandeau pour se découvrir seul dans la pièce. ...
    ... Cette fois, elle était bel et bien partie. Antoine sut que plus jamais, il n’entendrait le son de sa voix ni ne lirait ses mots ni ne recevrait ses conseils. Il allait devoir être seul. Il s’assit sur son lit, regardant la carte puis se reprit. Non, je ne suis pas seul. J’ai Marion maintenant et il est temps que je me prépare. Il se leva et une fois dans la salle de bain, regarda la carte qu’il tenait toujours. Il ne voulait pas s’en séparer, mais qu’en faire ? Il ne voulait pas risquer de la voir souillée par l’eau de la salle de bain ! Il alla la placer dans la poche intérieure de son manteau. Ainsi, pensa-t-il, je l’aurai toujours sur moi. Lorsqu’il ouvrit la porte de son appartement pour aller rejoindre Marion, il se retourna et lança : — Adieu, maîtresse, et merci. Lorsque Marion ouvrit la porte, ce fut à peine s’il remarqua qu’elle semblait triste. La soirée fut étrangement calme, chacun des deux compagnons semblant plongé dans ses propres pensées. La conversation s’orienta bientôt sur sa famille. Marion lui avait déjà dit que ses parents étaient morts, lui léguant, entre autres, cette maison et son magasin. Antoine lui expliqua donc que ses parents vivaient à l’étranger. Aimant les voyages, ils créaient sans cesse des circuits touristiques et restaient donc rarement plus de six mois au même endroit. Après deux cafés, Antoine ressentit un besoin urgent et alors qu’il se vidait la vessie, il entendit Marion lancer : — Dis Antoine, tu aurais une photo de tes parents ?— Oui, ...