Antoine
Datte: 15/06/2019,
Catégories:
fh,
init,
conte,
fantastiqu,
initiatiq,
... Là, aucune coche mais presque tous les jours entourés. Sur celui de cette année, chaque jour était coché et certains – dans un aléatoire apparent – étaient entourés. Dernier entouré : avant-hier, et aujourd’hui n’avait pas été coché. Antoine regarda cela avec un désintérêt total, jeta les calendriers sur son lit depuis son siège d’ordinateur et se connecta à un chat. Il discutait avec une fille lorsqu’il eut une illumination. Il se leva et alla chercher les calendriers. Les deux mois différents l’année passée faisaient maintenant écho à ses souvenirs. À ce moment-là, il était avec Mireille, la seule femme avec qui il avait passé plus d’une soirée. C’était une folle, une nymphomane et une maso. Au début, Antoine avait apprécié, mais plus le temps avait passé et plus ça avait été compliqué et il l’avait finalement larguée. C’était d’ailleurs la seule femme avec qui il ait rompu, les autres l’ayant toujours devancé. Il regarda ensuite le calendrier de l’année en cours. Avant-hier, entouré et ensuite, un mois et une semaine avant de retrouver un autre jour entouré. Entre temps, tous les jours avaient été cochés. Avant-hier, il avait couché avec Madon, une femme rencontrée via un site de rencontre – inutile de préciser qu’elle était partie en courant une fois l’acte terminé – et un mois et une semaine auparavant, c’était Ary. Antoine n’en croyait pas ses yeux. Ainsi, quelqu’un le surveillait, le suivait et notait les jours où une femme le rejoignait dans un lit. Il sut ...
... immédiatement quoi faire. Il prit son manteau, mit ses chaussures, emporta les calendriers et se rendit immédiatement au commissariat. — Vous désirez, monsieur ? demanda le policier derrière le guichet.— Je voudrais porter plainte contre X et recevoir une protection policière.— Ah… veuillez vous asseoir. Un lieutenant va venir s’occuper de vous.— Je vous remercie. Antoine attendit une petite demi-heure avant de voir arriver un policier en uniforme d’une trentaine d’années. Il se leva et le suivit jusqu’à un bureau où une de ses collègues l’attendait. La femme policière, âgée d’une quarantaine d’années, imposait le respect à quiconque l’approchait. Antoine s’assit lorsqu’on le lui proposa. — Alors, monsieur, expliquez-moi ce qui vous arrive.— Voilà, lieutenant, depuis maintenant plusieurs semaines, je reçois ces calendriers dans ma boîte aux lettres. J’ai beau les jeter, ils reviennent. L’expéditeur ne se lasse visiblement pas de me pourrir la vie.— Monsieur, dit le lieutenant, c’est de la publicité. On ne peut rien contre ça. Moi aussi j’aimerais ne pas en recevoir. Mettez un panneau « Pas de pub » sur votre boîte aux lettres. Parfois, ça les retient.— Lieutenant, vous ne comprenez pas. Les calendriers reviennent dès que j’ai pris le courrier et que je les ai jetés. Je veux dire… à chaque fois que j’ouvre ma boîte, il y a ces calendriers à l’intérieur, que je vérifie mon courrier tous les jours où toutes les semaines. L’expéditeur me surveille.— Cela ne prouve rien, dit le policier. ...