Poste restante
Datte: 17/06/2019,
Catégories:
f,
fh,
couple,
... qui pensait qu’elle faisait tout à la maison, elle s’apercevait à cause de son absence des tâches quotidiennes qu’accomplissait son mari. Elle se promit de l’en remercier à son retour. Au bout de ces deux semaines, elle trouva en rentrant un avis de réception de lettre recommandée. La barbe, se dit elle, je n’aime pas ces machins ! C’est toujours une mauvaise nouvelle qui arrive de cette façon. Un rappel d’impôt, une amende impayée ou une convocation au tribunal, rien que des réjouissances ! Et en plus, maintenant, il faut aller à Bellecombe pour la récupérer ! Elle se rendit donc à la poste le mercredi suivant. C’est vrai que la profession d’enseignant a des avantages, être disponible quand les administrations sont ouvertes ! Elle se présenta devant l’unique guichet ouvert. — Bonjour, je viens récupérer une lettre recommandée, dit Isabelle en tendant à la Bellecombaise l’avis de réception.— Ah oui, Madame Isabelle Boisjoly, 4 allée des Hortensias à Châteauneuf, lut la préposée sur la lettre. La voici !— Oh, les impôts, beurk ! Qu’est ce qu’ils nous veulent encore ?!— C’est ce que disent tous les gens qui reçoivent ce genre de lettre ! Ah mais au fait, vous êtes la femme de Christophe Boisjoly ?— Oui, pourquoi, vous le connaissez ?— Bah, à force, oui ! J’ai une lettre en poste restante pour lui. Vous voulez la prendre ?— En poste restante ?! demanda Isabelle, étonnée.— Bah, oui, comme toutes les semaines ! D’habitude votre mari passe tous les lundi pour les prendre. Mais ...
... là ça fait quinze jours que je ne l’ai pas vu.— Il est en déplacement à l’étranger. Mais qu’est-ce que vous me racontez, il passe toutes les semaines ici ?— Tous les lundi, à huit heures trente tapantes, il est devant la porte pour l’ouverture !— Vous êtes sûre ? Vous ne confondez pas avec quelqu’un d’autre ?— Bah non ! Je ne pense pas qu’il y ait à Châteauneuf, un bourg de mille cinq cents habitants, deux couples qui ont le même nom et la même adresse !— Non, en effet, murmura Isabelle, abasourdie par cette découverte. Pourquoi son mari ne lui en avait-il jamais parlé ? — Bon, cette lettre, vous la prenez ou pas ? Vous savez, le délai de garde est de quinze jours, et c’est aujourd’hui le dernier jour. Si vous ne la prenez pas, je vais être obligée de la renvoyer à l’expéditeur !— Non, non, donnez-la-moi ! Isabelle prit la lettre, remercia la gentille Bellecombaise et regagna sa voiture. Une fois assise, elle regarda l’enveloppe. On pouvait y lire Editions du Cherche Minou. Un éditeur ! Qu’est-ce qu’un éditeur peut bien vouloir à Christophe ? se dit-elle. Elle regarda sa montre : onze heures. Donc quatre heures du matin à Chicago. C’est trop tôt pour l’appeler. Elle posa la lettre sur le siège passager et prit le chemin du retour. Arrivée à la maison, elle retourna l’enveloppe dans tous les sens. Elle la présenta devant une lampe pour essayer de lire par transparence. Rien à faire, elle n’arrivait à rien voir. Elle la posa sur la commode. Elle se dirigea vers la cuisine pour ...