1. Le chaton de Margot (nouvelle version)


    Datte: 19/06/2019, Catégories: Première fois

    ... bouche à mon cou, sa tignasse à mes lèvres à mon nez. Le temps avait fait le chemin entre nous et nous étions plus proches par ces trois saisons de rêverie que nous n'aurions pu l'être de cent promenades. Son corps s'était collé au mien et je sentais la chaleur de ses cuisses sur les miennes, de son ventre, de ses seins. Ses seins étaient pleins durs impérieux et poussaient sur mon propre thorax pour exprimer son nouveau statut de grande. Elle ne voulait pas être en reste devant l'homme qu'elle me voyait être devenu. Elle voulait, elle aussi, montrer sa mue et me dire clairement, je suis femme. Moi, j'étais timide et même gêné. Je gardais le bassin en arrière pour, discrètement, cacher ma bandaison. Pourtant quelle fierté en mon esprit de me sentir ainsi glorieux devant elle, par elle. Elle m'a dit Grison est lui aussi devenu grand. Viens, la voisine l'a recueilli. Et nous avons couru main dans dans la main jusqu'à une parcelle, fouilli de hautes herbes entre deux villas. Là, sous un prunelus aux feuilles rouge sombre, de l'autre côté du grillage le chat nous attendait, nous regardait. Elle s'était recroquevillée accroupie assise sur ses talons, sa robe tendue sur ses deux cuisses comme cuvette. Le chat gris s'est faufilé par un trou du grillage et est venu planter ses griffes dans le tissu de coton imprimé des couleurs de l'été, puis a sauté se couchant entre les cuisses ouvertes comme dans un hamac, nous regardant chacun à tour de rôle de ses yeux jaunes bouton d'or. ...
    ... J'étais tout ébahi qu'il m'eût reconnu. Ma main est venue à son dos rond en caresse du poil fin de sa fourrure. Ma mie l'a pris dans ses bras comme on prend un bébé, long corps allongé, ventre offert, yeux ennamourés de chat tendre abandonné à la caresse en confiance. Elle a levé les yeux vers moi et j'ai vu alors qu'elle était coquine. Sa main dans la toison claire du chat, gris clair, est descendue en caresse foisonnante d'entre les pattes de devant jusqu'entre les pattes de derrière. Jusqu'à son bassin, jusqu'à son abdomen. Jusqu'à empaumer le soyeux d'entre pattes et queue. La bête avait entamé un ronronnement de petit patapon, tendre et discret. J'ai vu le geste, j'ai vu ses yeux, j'ai aussi vu les yeux du chat quand, entre pouce et index, elle a saisi le minuscule bouton de chair rose, a fait glisser hors du fourreau la tête brillante et a lentement branlé la petite tige. Le chat ronronnait comme Piper au point fixe avant décollage. Son autre main était sur moi. Sur ma chemise, à ma ceinture, sur ma braguette. Elle serrait fort. Et moi j'étais ailleurs. Moi j'avais tout compris. J’ai posé ma main sur la sienne, pour la garder contre moi, pour me garder sous sa protection, pour exprimer ma consentance. Elle, était béate de satisfaction de l'harmonie qu'elle avait trouvée et dont elle était le noeud. Le chaton était lui aussi devenu grand en un an passé. Il me regardait ou du moins avait les yeux fixés sur moi. Je crois plutôt qu'il regardait dans le vide derrière moi, loin ...