Au bord du vide
Datte: 29/06/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
jeunes,
vacances,
amour,
dispute,
Oral
pénétratio,
fdanus,
init,
mélo,
prememois,
... elle leva les yeux au ciel, contempla les nuages lourds prêts à crever, le gris du soleil qui chauffait à blanc les champs de blé récemment fauchés. D’un geste mécanique, elle sortit de la poche de son short la lettre froissée, déchiquetée par l’humidité qu’avaient laissée ses larmes sur le papier. Elle la déplia lentement, et la relut encore une fois, s’infligeant cette même douleur qui la saisissait constamment depuis d’interminables semaines. Ses lèvres avaient été brûlées au fer rouge par les baisers de l’homme, et son cœur poignardé en plein vol par ses mots. Elle replia la lettre, les mains tremblantes, attendit qu’il se passe quelque chose. Mais rien ne venait. Depuis un mois, rien ne venait. Les cris ne sortaient pas. Pour un peu d’amour, elle avait sacrifié sa virginité, sa pureté. Mais ce n’est pas l’amour qui avait recueilli cette obole, c’était son reflet mensonger. Elle était tombée de si haut qu’elle s’approchait du vide à la vitesse de l’éclair. Il y avait de quoi être révulsée, et elle l’était. Pourtant… les cris ne sortaient pas. Dans une impulsion, elle jeta la lettre dans l’étang. Aussitôt, l’eau but le papier, et finit par le noyer. Marie se perdit à nouveau dans sa blessure secrète et confia son visage sanglotant à la coupe de ses mains consolatrices. Début septembre, il fallut reprendre le chemin des cours. Pour Marie et ses amis commençait une autre étape de leur vie : les études supérieures. La jeune fille avait intégré un IUT dans une grande ville, ...
... et s’était trouvé un petit studio pas très loin. La pré-rentrée se passa bien, même si Marie savait qu’une tonne de boulot l’attendait cette année. De toute façon, elle aurait fait n’importe quoi pour occuper son esprit, qui partait trop souvent à la dérive. Puis ce fut la rentrée, la vraie, et bien qu’un peu impressionnée, Marie débuta sa vie d’adulte avec détermination. Les trois mois suivants furent entièrement consacrés aux études. Elle accepta de boire quelques verres avec des étudiants qu’elle trouvait sympathiques, se fit quelques amies et attira l’attention de beaucoup, mais ne céda à aucun. Elle avait décidé de tirer un trait sur sa vie sexuelle, du moins jusqu’à ce qu’elle guérisse de ses blessures. Si un jour elle guérissait. C’était très difficile de passer à autre chose. Seule Naïma connaissait son secret. Mais elle habitait à cent kilomètres d’elle, à présent, et Marie n’avait pas envie de l’ennuyer avec ces histoires lorsqu’elles se parlaient au téléphone. La jeune fille se retrouvait donc seule avec son chagrin, seule avec ses regrets, réduite au silence. Prisonnière de son secret farouchement clos. Un soir de novembre, elle rentrait à pied, lorsque son regard fut attiré par la bande noire du fleuve qui coulait au-dessous d’elle. Elle resta longtemps accoudée à la balustrade du pont, fixant l’eau sombre qui déversait ses flots impétueux vers d’invisibles horizons. Elle avait tellement envie de sauter. De ne plus savoir. De ne plus souffrir. Un coup de klaxon ...