1. BONNE À TOUT FAIRE


    Datte: 24/07/2019, Catégories: Dans la zone rouge,

    Je travaillais pour la famille Millet depuis un peu plus d’un an maintenant, depuis mon dix-huitième anniversaire. Je suppose que j'ai eu de la chance de trouver du travail chez eux, c'était un hiver rigoureux, la maison était confortable, et bien sûr je ne savais pas à quel point j'aurais de la chance ... C'est une règle d'or pour toute servante de ne rien voir, rien entendre, rien dire ... et idéalement de la discrétion en toute circonstance. Madame Millet m'a expliqué les règles du bon comportement dès le tout premier jour. En général, j'ai toujours respecté cette règle d'or, mais parfois le hasard nous place dans une situation embarrassante. Un matin glacial de février, un peu avant le lever du jour, j'allumais le poêle dans le bureau du maître, comme je le fais toujours à cette heure-là, quand il est entré. Je ne m'étais jamais trouvée seule face à lui jusqu’à présent et je me sentais intimidée en sa présence. Il avait une forte carrure virile, le type d'homme contre lequel il fait si bon se blottir. Il semblait physiquement très en forme, sa haute taille et sa prestance le rendait irrésistible à mes yeux. Il portait d'épais cheveux noirs parfaitement coiffés. Ses manières courtoises et sa façon de s'exprimer révélaient un homme de pouvoir. Tout en lui me subjuguait, et cela m'a enivré dès le début. "Que fais-tu ici, ma fille? Je ne t'ai jamais vue ici auparavant." Je ne savais pas comment répondre. Les employées de maison n'étaient pas censées s'exprimer. Je baissais ...
    ... la tête pour cacher mes joues écarlates. Il s'est approché du fauteuil près du poêle, il a dû me frôler pour passer. J'ai pensé que j'allais défaillir. "Je suis désolée, Monsieur. J'allume tous les jours les feux dans la maison à cette heure-ci, je ne rencontre jamais personne. Je suis terriblement désolée. Puis-je me retirer?" Je l'ai dit d'une voix si faible que c'est étonnant qu'il m'ait même compris. "Quel est ton nom, petite? Je suis sûr que je me serais souvenu de toi si je t'avais déjà vue." Il m'a regardé de manière équivoque, avec ce regard qu'ont les hommes qui regardent les filles se vendre dans la ruelle derrière la maison. "Je m'appelle Alice, Monsieur. Je travaille ici depuis un an, vous ne m'avez pas remarquée parce que mon travail n'est pas devant vous, je suis employée aux basses tâches, pour vous plaire, Monsieur." "Oui, Alice, tu me plais beaucoup." Je suis jeune mais je ne suis pas stupide, ces mots étaient tellement chargés de sens que je pouvais sentir le poids de ceux-ci suspendus dans les airs, au-dessus de ma tête. "Viens t'asseoir ici par-terre à côté de moi, juste à côté de mes pieds, ici. Viens, petite." Je l'ai fait. "Tu sais que Mme Millet va avoir un enfant? Ah, c'est difficile pour un homme comme moi, tu sais. Un travail ingrat, une vie de famille stressante, je déborde de frustration. Ce n'est pas sain pour un homme ardent d'être aussi frustré, tu ne crois pas, Alice? " "Non, Monsieur, je suppose que non" "Alors tu veux bien m'aider, ma douce ...
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