Ça (2)
Datte: 31/07/2019,
Catégories:
Hétéro
Clic, clac, clic, clac. Une paire de talons martèle le sol. Clic, clac… La voilà qui arrive toute pimpante, passe devant le proviseur, minaude avant de repartir en remuant son fessier. Une vraie femme fatale cette Sonia, toujours souriante, un regard de biche qui ferait fondre n’importe quel cœur de glace… Mais surtout, oh oui surtout, des formes à fairebander le diable. Et quand on parle du loup, le voilà qui pointe le bout de son nez. Assis derrière le bureau du proviseur il fixe cette femme atypique, la scrute et tente d’en percer le secret. La porte se referme sur un mignon mollet, retour aux affaires sérieuses. Monsieur Hein s’installe sur son fauteuil de cuir, la moustache frémissante comme d’habitude. — Je vais être honnête avec vous mon cher Thomas. Vous êtes totalement inconnu au bataillon et je n’ai pas de temps à perdre avec un débutant. Je vous donne un mois pour remettre cette classe à l’ordre. On ne va pas passer par quatre chemins, si je ne suis pas satisfait vous sautez. Sinon vous aurez la chance de pouvoir ajouter notre prestigieux établissement à votre C.V quelque peu banal. Pas de réponse, son interlocuteur se contente de lui sourire. Un rictus qui semble figé sur ce visage de cire. Le proviseur se sent mal à l’aise, une impression de danger l’étouffe. — Bon, sortez. Et si vous avez des problèmes un jour passez par ma secrétaire, ne me faites pas chier avec vos soucis. J’en ai bien assez moi-même. L’homme quitte la pièce le dos voûté, il est imposant, ...
... presque trop grand pour la porte. Peu lui importe les babillements d’un proviseur aigri, son esprit a autre chose en tête. Dans le couloir trainent de fines effluves féminines, un parfum agréable quoiqu’un peu trop acide. Il décide de suivre cette odeur comme l’on traque une bête, sa proie ne lui échappera pas si facilement. Les couloirs sont désertés, seuls quelques éclats de voix percent le silence. Un rire insolent, un hurlement d’enseignant excédé, la basse-cour étudiante s’agite comme toujours. A grandes enjambées il escalade l’escalier et tombe nez à nez avec la mignonne. — Oh ! Bonjour… Vous m’avez fait peur ! Monsieur ? — Appelez-moi Thomas. A qui ais-je l’honneur ? — Je suis Madame Plusin, professeure de littérature. Si vous êtes Thomas alors je serai Sonia. Vous n’êtes pas un élève, si ? Un ricanement échappe aux lèvres pourpres de l’homme, en voilà une créature amusante. Il prend goût au jeu, la discussion s’amorce. Soudain entre deux banalités il remarque le crucifix pendu au coup de la femme, son âme de prédateur bouillonne désormais. — Au fait je ne vous ai pas dis, je remplace Madame Takri. Une vraie classe de petits diables cette Terminale 7. Vous netrouvez pas ? On les croirait sortis des enfers… Il a fait mouche, les joues de Sonia deviennent cramoisies, elle bafouille. — Monsieur ! Ne parlez pas du Malin ainsi voyons ! De plus je suis persuadée que derrière leur cruauté feinte se cache un véritable cœur d’or. C’est là ce que notre Seigneur nous apprend. Vous ...