1. Les premiers - Episode 3


    Datte: 04/08/2019, Catégories: aventure, sf, fantastiqu,

    ... derrière lui, il n’en fut pas surpris : il s’attendait confusément à quelque chose de semblable. — Je crois que le moment est venu de nous expliquer, venait de dire Jola. Étrangement, les convives avaient fait silence juste avant cette déclaration. Après cette entrée en matière, la jeune femme avait gardé pendant quelques secondes le silence, comme pour laisser à chacun des voyageurs le temps d’en saisir toute la signification puis, traversant la pièce, elle alla s’asseoir sur le bord de la table. — Bonjour, Carl ! dit Abraham.— Je savais que tu avais compris la vérité, dit Jola.— Je la pressentais, rectifia Abraham.— Eh bien, tu pourrais peut-être nous l’expliquer, quémanda Bettina. Qu’est-il advenu de Jola ? Pourquoi Carl a-t-il pris forme humaine ? Qu’est-ce qui est réel dans notre aventure, et qu’est-ce qui est rêve ? Ce fut Hiroko qui répondit. — Rien n’est réel. Jola n’a jamais existé. Depuis notre départ de Luna, nous évoluons au sein d’un rêve, un rêve dont l’auteur, le metteur en scène, n’est autre que notre ami Carl…— Mais… dans quel but, ce rêve ? Pourquoi cette illusion ?— Ma foi, répondit le petit Japonais sur un ton détaché, je pense que notre ami a organisé une petite démonstration afin de nous convaincre qu’il contrôle entièrement notre destin et que, sauf à en passer par ses volonté, nous resterons à jamais prisonnier de son rêve… qu’il peut à sa guise transformer en cauchemar.— C’est excellemment résumer la situation, admit Carl. Et je suis sûr que le cher ...
    ... Hiroko va également pouvoir vous dire ce que j’attends de vous…— La liberté, dit Bettina.— Tout juste, ma chère… Bettina ouvrait la bouche, mais Abraham la prit de vitesse. — Cela peut se négocier. Je suis sûr qu’un dieu est prêt à offrir bien davantage pour recouvrer sa liberté…— Pour négocier, riposta paisiblement Jola, il faut être en position de le faire. Or, je crains que ce ne soit guère votre cas, mes amis… Les derniers mots de sa phrase se perdirent dans un grondement sourd. Les murs de la pièce vacillèrent, secoués de bas en haut. Les vitres se brisèrent à grand fracas. — Dehors ! Tous dehors ! gueula Abraham en bousculant ses compagnons. Une seconde secousse, plus violente que la précédente, fit vibrer les murs. Talonnant ses amis, Abraham atteignit la porte et, à l’instant de sortir, il se retourna. Jola, toujours assise sur le bord de la table, inhumainement calme, épargnée miraculeusement par les secousses, lui adressa un petit signe de tête avant de… s’effacer, de disparaître. Et, en même temps, tout le mobilier disparut, laissant une pièce vide. Un craquement se fit entendre et, dans une avalanche de plâtras, le plafond s’effondra. Abraham s’élança derrière ses amis, sentant le sol danser sous ses pieds. Autour d’eux, les maisons dansaient, se disloquaient et cependant nul n’en sortait en courant. Les rues demeuraient désertes. Personne, nulle part… Les secousses devenaient de plus en plus violentes, faisant trébucher les quatre amis. Soudain, la terre s’ouvrit ...
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